La France, pays de la préférence étrangère ?

En ce 10 Mai, jour des grandes catastrophes nationales, de l’invasion de 1940 à l’élection de Mitterrand, il n’y a aucune raison d’être joyeux, même si demain le confinement va ouvrir modérément ses fenêtres. Pour un Français qui a encore le sens de l’appartenance nationale, et qui pensait que la seule communauté qui vaille était la nation, riche de son histoire et de son identité, et dotée d’un Etat, certes coûteux et bureaucratique, mais capable de le protéger, et de faire valoir les qualités exceptionnelles du pays, l’épisode du coronavirus aura été une descente aux enfers avant l’heure. Non seulement, l’Etat le plus cher du monde n’aura pas été capable de le protéger contre la maladie, mais il aura au contraire incarné la chienlit dont parlait le Général : imprévoyant, brouillon, menteur, et finalement liberticide tout autant qu’homicide. Des pénuries de matériel sanitaire à la mise en oeuvre chaotique du déconfinement, en passant par la guerre entre les labos et le Professeur Raoult, rien n’aura été épargné pour gangrener, miner, ruiner la confiance que beaucoup de Français plaçait dans l’Etat sauveur. Inefficace et sans doute corrompu, l’Etat est tombé dans les mains d’une oligarchie dont M. Macron est la caricature accomplie : entre le petit monde de ses semblables réunis à la Rotonde, et la planète sans frontières où les mêmes se retrouvent, autour de leurs modes idéologiques, il n’y a plus de place pour le peuple français, les périphériques, les identitaires, les gilets jaunes, les admirateurs de Raoult, espèce en voie de disparition sur le grand marché aux hommes.

Il fut un temps où le bon sens approuvait l’idée que chaque Etat, prioritairement, devait accorder une attention particulière à ses ressortissants, bref une préférence nationale, parce que dans le fond, c’était son “boulot”. Puis l’idée est devenue suspecte, chargée de “relents pétainistes”, “acoquinée à l’extrême-droite”, bref excommuniée, satanisée. Il a fallu qu’on relise Peyrefitte pour savoir que de Gaulle était clairement partisan de l’identité nationale, et de la préférence qui logiquement doit l’accompagner, en France, comme dans les autres pays d’ailleurs. ” Que tous les peuples du monde forment des nations et soient protégés par des Etats qui coopèrent entre eux”. Un Etat doit avant tout protéger les siens, et cette protection recouvre aussi la garantie de l’identité : les Français sont “un peuple de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.” Ces évidences semées dans les conversations du Général avec Peyrefitte à la suite du Conseil des ministres sont à comparer avec les absurdités débitées par celle qui occupe aujourd’hui la fonction d’Alain Peyrefitte au sein de l’Etat, une binationale française récente, qui n’hésitait pas à censurer une question sur l’agitation des banlieues : “Je préfère mettre le holà tout de suite.. Je vois bien le relent qui va très vite arriver. J’entends les dérapages de certains…” On n’insistera pas sur la curiosité linguistique qui consiste à voir une odeur, mais sur l’élimination péremptoire de la question. La même, peu après, annoncera le lancement d’un service “désinfox coronavirus” destiné à sélectionner la bonne information à partir de cinq médias orientés à gauche. L’idéologie “antiraciste” est au pouvoir. Elle ne combat pas le racisme. Elle nie la réalité et veut imposer ses préjugés aux Français. On mesure le nombre de marches descendues d’Alain Peyrefitte à Sibeth Ndiaye…

Le ministre de la culture a annoncé le retrait de ce service de normalisation idéologique de l’information puis il a laissé sa place au Président qui ne perd aucune occasion d’offrir à nouveau ses talents de comédien, cette fois à ses camarades malheureux du spectacle, les intermittents. Déguisé, comme d’habitude, mais cette fois en moniteur de camp de vacances, en grand frère allumé par on ne sait quoi, il s’est livré à un bavardage présidentiel dont on retiendra surtout que sa préoccupation essentielle se porte sur les “jeunes”, pas tous, non, mais ceux, binationaux qui ont du faire un effort particulier lors du confinement et sont privés de cette respiration qui leur permettait d’aller chaque année passer plusieurs mois au pays… Les victimes prioritaires du confinement seraient donc ceux qui sont venus vivre en France, mais préfèrent respirer ailleurs. Que les banlieues aient connu fin Avril des guets-apens contre les pompiers et les policiers est oublié au passage, et même excusé. On comprend pourquoi de nombreux policiers révèlent que des consignes leur sont données de ne pas trop intervenir pour éviter l’embrasement. Quand on compare cette inaction à la fureur procédurière contre les contrevenants bénins au confinement, et plus encore à la répression des gilets jaunes, on se dit qu’il y a deux poids deux mesures. On ne parlera pas encore de préférence étrangère puisque les banlieues sont habitées par beaucoup de Français, entre autres, mais lorsqu’on s’intéresse aux agressions récentes, et à propos desquelles la presse se montre très discrète, à Romans/Isère, à Colombes, à Montereau, à Toulouse, les auteurs un Afghan, un Tchetchène, deux Soudanais, réfugiés de pays où l’islamisme est effervescent et avec lesquels la France n’a guère de liens, ont bénéficié par leur accueil, par la tolérance judiciaire à leur égard, de ce privilège inversé.

Des faits isolés ? Non ! Des cerises sur un gâteau que s’efforce de faire avaler à un peuple qu’elle méprise une élite dont la trahison est devenue une seconde nature. La France n’a pas fermé ses frontières. Ses voisins l’ont fait pour elle. Elle en a installé entre les départements en interdisant aux Français d’aller de l’un à l’autre et de faire plus de Cent kilomètres hors de leur domicile, mais cela ne s’appliquera pas aux étrangers, ni aux migrants pour aller chercher leur carte afin de percevoir leur allocation de demandeurs d’asile. Et si la maladie survient, “les vieux blancs malades” comme dit Eric Le Boucher, ne doivent pas être prioritaires. Pour une fois l’expression raciste est autorisée, et la discrimination facilitée..

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12 commentaires

  1. Une nation suppose une certaine homogénéité de la population. Si les gouvernants favorisent l’hétérogénéité au détriment de l’homogénéité, c’est qu’ils veulent détruire l’idée même de nation. Autrement dit, pour détruire la France rien ne vaut l’immigration en provenance d’une civilisation qui se revendique exclusive et dominatrice.

  2. Le général de Gaulle a aussi parlé avec une extrême lucidité de la France comme une “nation avachie qui ne pense qu’à son confort”, qui porte les ferments de la division ancrés dans notre inconscient gaulois. C’est pourquoi avait-il compris qu’il devait s’appuyer sur un état fort, corset qui contient l’indiscipline latente des Français, sur lesquels il ne se faisait aucune illusion. Qu’est-ce que cet homme fort nous manque en ces temps troublés!!!

  3. Le mépris du Peuple ?
    Une preuve de plus !
    Jusqu’à preuve du contraire, le 8 Mai 1945, c’est l’anniversaire de la fin de la guerre 39-45. Or qu’avons-nous vu ? Une sélection de personnalités qui n’ont rien à voir avec l’événement : 2 anciens Présidents et une “galaxie” de généraux en tout genre donnant l’impression que ce sont eux qui ont gagné la guerre…et que nous reverrons au 14 juillet. Alors que de nombreux anciens combattants, résistants, déportés, encore parmi nous , étaient peu voir pas représentés.

  4. @ erwan:

    Le général de Gaulle était un opportuniste comme tous les politiciens, mais il avait placé au moins une fois l’intérêt de la France avant celui d’un parti, en ayant voulu l’indépendance du peuple algérien. Pour l’instant, Emmanuel Macron et son ministre apolitique du budget auront systématiquement placé l’intérêt d’un groupement financier avant celui de la France alors que la crise sanitaire du coronavirus aurait pu être atténuée par une politique internationale prohibant la diffusion sous-marine du méthane, sous réserve de s’être engagé contractuellement vis-à-vis de chômeurs par l’abrogation de la loi française du 20 Décembre 2017: en effet, ce texte a instauré un amortissement quinquennal de gain en productivité, comme sont censés le savoir tous les anciens ministres français de l’économie. Parfois, l’un de ces derniers nous répète même à l’envie qu’il est en marche, malgré une réaction tardive à l’égard de Donald Trump avait pourtant incité les Américains à produire et consommer du charbon, au lieu du pétrole issu de roche mère !

  5. Le socialisme et une bonne partie du centre et des médias n’ ont cessé de combattre par anti De Gaulle la constitution de la Vème République. Aujourd’hui, ces trois fléaux ont réussi à s’associer pour polluer et détruire de l’intérieur cette 5ème République. Avec De Gaulle, il y avait une volonté, un chemin…plein d’espérance.
    Aujourd’hui, la dégradation de nos institutions de par des successeurs incompétents menace la République Française dans son existence comme avant 1958. Il devient clair que nos libertés ne pourront être sauvegardées que si l’autorité, la force et le prestige redeviennent avec la durée, les attributs du pouvoir. Exigence condition du succès de toute politique ; priorités pour rénover l’état.

    1. La 5e République était fondée sur une excellente constitution dont le seul défaut était d’exiger des hommes politiques de qualité dont on a cassé le moule. Ceux qui les ont remplacés ont modifié la Constitution notamment avec le quinquennat qui en a fait une constitution présidentielle dans les faits alors qu’elle est toujours parlementaire en droit. Le président est un chef de parti qui fait élire dans la foulée une assemblée à sa botte et s’en va avec elle. Résultat, plus de séparation entre exécutif et législatif : de Gaulle voulait renforcer l’exécutif avec un Président en charge de l’essentiel et donc de l’intérêt supérieur du pays, et un gouvernement stable dégagé des partis, éventuellement sur une ligne différente du Président sur les sujets de politique intérieure, mais disposant d’une majorité solide sans être pléthorique. On a maintenant un pouvoir : le président élu pour cinq ans avec une Assemblée soumise. Cela ne peut durer parce qu’il n’y a plus d’équilibre.

  6. “relents pétainistes, acoquinée à l’extrême-droite,” Vous relayez de la propagande communiste ? Gaullistes et communistes, c’est le grand amour, je sais !
    L’ensemble est percutant, comme d’habitude.
    Cet aprem je suis passé devant une librairie du VI ème que j’évite en général car orientée gôche. Une note manuscrite est exposée dans la vitrine :
    “Quand on efface son histoire, on efface les fondations morales d’un peuple”
    Ma Jian
    Que dire de ceux qui la réécrive ?

    1. Il semble que vous n’ayez pas perçu que dans cette phrase, je ne fais que relayer le politiquement correct dominant dont j’ai d’ailleurs été la victime. Mme Mazetier, député PS m’a fait un procès parce que j’avais évoqué à son propos le “parti de l’étranger”, formule utilisée entre autres par de Gaulle, et j’ai d’ailleurs gagné ce procès. Quant à l’amour entre gaullistes et communistes, c’est un fantasme…

  7. Les rapports entre DE GAULLE et le Communisme…”Vaste programme”. Mais je me demande si un Chef d’État communiste aurait eu l’idée de payer son loyer à l’Élysée ?

  8. Votre réponse m’a fait sourire car elle correspond à celle d’un ami d’une grande rigueur intellectuelle comme vous qui répondait à des bobo-quinquas que les horreurs du communisme avaient été révélées lors de la parution de l’Archipel du Goulag.
    À la suite de mon étonnement – « NON, pas toi ! » Il m’a fait remarquer que c’était une date admise qui ne soulevait pas beaucoup d’objections, la simplicité quoi !
    Au regard de mes connaissances sur le sujet, j’ai trouvé que la « marche » 1974/1928 était haute.
    Chronologie qui répertorie les sources de la documentation pour la connaissance des horreurs du communisme
    1928 – Un bagne en Russie rouge – Raymond Duguet (l’Ile Solovki)
    1932 – Walter Duranty, journaliste au NYT – prix Pulitzer 1932, début de l’Holodomor ukrainien. Je cite cette référence car c’était le propagandiste éhonté de Staline, contesté par les journalistes Malcom Muggeridge et Gareth Jones, ce dernier assassiné par le NKVD. On savait beaucoup grâce à cet antagonisme. Malgré de nombreuses demandes réitérées le prix ne lui est toujours pas retiré.
    1947 – « J’ai choisi la Liberté » Viktor Kravchenko suivi du procès intenté par le PCF contre ce dissident de la nomenklatura.
    1951 – Albert Camus – L’homme révolté
    1962 – Roman qui précède l’Archipel du Goulag (1974) – J’émets des réserves quant à A. S. C’était un kapo mais cela ne nous regarde pas, il sauvait sa peau ! En revanche, plus discréditant, il était toujours communiste dans le style « Ce n’est pas ça le communisme ».
    Aujourd’hui, après quelques recherches je peux affirmer que les horreurs communistes étaient connues dès 1919
    Il faut tout d’abord récupérer « Rossica sovietica » Gallica – une bibliographie de tous les documents concernant cette période : Fin du tsarisme, révolution socialiste, coup d’état bolchévique.
    J’ai retenu pour l’instant : Les deux fléaux du monde : Les Bolchvikis et l’impérialisme allemand. Wladimir Bourtzeff – Payot 1918 (je suis à sa recherche).
    Une recherche sur le Net : « Sans une victoire sur les Bolcheviks, la victoire des Alliés ne sera pas complète sur les Allemands, Les Alliés ne pourront pas jouir de la paix tant que les Bolcheviks ne seront pas vaincus et tant que ne sera pas rétablie une Russie libre, grande et forte. »
    20-III-1919 – Wladimir Bourtzeff – Préface à cette merveille qu’est cet opuscule !
    • Au secours ! (S.O.S.) / Léonide Andréieff
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58211219/f3.item#
    Pour éviter d’entendre : « Nous avons découvert les horreurs du communisme en 1974 avec l’Archipel du Goulag »

    1. Vous faîtes totalement erreur.Je n’ai pas attendu l’Archipel du Goulag pour être anti communiste. C’est comme ça depuis le 7 Mai 1954, et j’avais 7 ans. Donc, relisez : l’expression “relents pétainistes” est une expression de gauche que je ne fais que reprendre pour souligner la dérive dans le jugement porté sur “la préférence nationale” dont j’ai toujours été un fervent partisan. Je vais d’ailleurs mettre des guillemets, comme ça, il n’y aura pas de malentendus en fonction des préjugés des uns et des autres.

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