Le grand basculement. (III)

La domination économique, politique, culturelle, idéologique des Etats-Unis, le libéralisme, la démocratie, la manière de vivre à l’américaine, les valeurs de l’Amérique, le pouvoir doux en somme, et la matraque militaire si besoin est, poursuivent le même objectif : asseoir la maîtrise de Washington sur le monde. Derrière les idéaux qui ne sont, hélas, que des slogans vides, il y a l’avidité et la volonté de domination de l’Empire. Mais tandis que Zorro est démasqué, que l’impérialisme intéressé des Etats-Unis apparaît comme le vrai mobile au delà des discours sirupeux, humanistes et progressistes, leurs arguments se retournent. Libéralisme vraiment quand le roi dollar cette monnaie de réserve d’un pays déficitaire et endetté aux dépens du monde, et le droit qui l’accompagne, peuvent mettre à genoux les entreprises gênantes ? Alstom, BNP, Technip, etc… ont montré à la France les limites de ce libéralisme. Démocratie, vraiment quand la théâtrocratie américaine fait s’agiter les marionnettes sur une scène que contrôlent les projecteurs médiatiques et le véritable auteur de la pièce, l’Etat profond et ses tentacules internationales non gouvernementales ? Quand les démocraties européennes sont soumises à la technocratie proaméricaine de Bruxelles ? Quand la France verse dans une autocratie qui nie le peuple et ses représentants sans souci de l’intérêt supérieur du pays ? Quand le pouvoir doux et insidieux des produits culturels, de la publicité et des modes idéologiques s’impose sous la pression des médias puis de manière plus coercitive sous  l’action de la justice ? Quand le pluralisme, fondamental en démocratie, se réduit comme peau de chagrin à une pensée unique, à un terrorisme intellectuel qui vous obligent à parler et à penser “correctement” ? Les grandes peurs mondialisées vous enrégimentent. Les “progrès” sociétaux assimilent toute opposition à la folie, la “phobie”, ce mot accepté et repris par l’inquisition médiatique, cette trahison du journalisme, pour interdire, pour censurer la liberté d’expression ? Contrairement à la jurisprudence qui exonère la maladie mentale, la pensée déviante, la phobie, qui n’est souvent qu’une crainte très raisonnable, est néanmoins devenue un délit. Cette dérive occidentale ne rappelle-t-elle pas, de manière adoucie, que les dissidents soviétiques étaient internés en hôpital psychiatrique, que les personnages du “1984” d’Orwell sont accusés de crime-pensée ? Mesure-t-on ce qui subsiste de démocratie dans une société où le délit d’opinion s’étend sans cesse, où la pensée est de plus en plus contrainte ? Récemment, les Français ont vécu la fin de leur démocratie apparente : un régime que l’on désigne par le nom de son chef, la “macronie” a fait passer une loi en empêchant la consultation du peuple par référendum, et en torpillant systématiquement le vote des députés. Pour qui a un peu de mémoire, c’est une atteinte mortelle à l’esprit de la Ve République. Un président deux fois mal élu, sur des malentendus, et qui ne dispose pas de majorité parlementaire, se comporte en autocrate. De Gaulle, dont le bilan était exceptionnel, dont la vie entière avait été consacrée au salut de la France, a accepté, lui, le verdict des Français !

Comment les Français peuvent-ils accepter de subir le pouvoir sans partage d’un homme élu une première fois à la suite d’un coup d’Etat médiatico-judiciaire contre le favori, l’expérimenté et compétent François Fillon, un homme dépourvu d’expérience et dénué des services rendus au pays que doit détenir tout candidat à la fonction suprême, et réélu, la seconde fois sans daigner faire campagne contre une candidate présentée par la presse unanime comme un danger d’extrême-droite. C’est évidemment cette quasi unanimité des médias qui est inquiétante, qu’on retrouve derrière Macron en France et comme par hasard contre Poutine sur la scène internationale, “occidentale”. Le prétendu “consensus” de l’opinion publiée est un obstacle à la recherche de la vérité par la liberté des débats. Il y a en France une curieuse symétrie entre la bienveillance de la majorité des médias envers la macronie, visible dans l’absence de critiques à l’encontre des atteintes évidentes à la démocratie dans notre pays, et l’univocité de l’information sur la guerre en Ukraine entièrement fondée sur la source ukrainienne et chargée de commentaires systématiquement antirusses. La propagande atteint des sommets sur des chaînes d’information comme LCI, et la difficulté d’avoir accès à d’autres sources, la censure des médias russes comme RT, par exemple, éveille un doute sur la société dans laquelle nous vivons : certes, le mur de Berlin est tombé, mais n’était-ce pas pour anéantir la liberté et le pluralisme qui existaient à l’ouest de celui-ci ?

La chasse aux sorcières, multiforme, se déploie dans notre pays, dans les médias, ceux du service dit public, où la pensée unique domine à ce point qu’un “journaliste” se croit autorisé à dire que Zemmour n’y a pas sa place, mais aussi ceux qui appartiennent à des milliardaires qui cohabitent parfaitement avec des rédactions de gauche, au service du même mondialisme qu’eux, lesquelles n’offrent pas un traitement égal aux informations, aux idées, ni à ceux qui les portent. De nombreuses associations jouent les chiens de garde de l’orthodoxie, courant à la poursuite des récalcitrants, et les traînant devant des tribunaux plus soucieux de punir la pensée dissidente que l’action criminelle. L’université, ce foyer de la liberté de réfléchir, de rechercher et d’en produire les résultats, devient un temple du sectarisme : les exemples abondent depuis Reynald Secher, obligé de démissionner de l’éducation nationale en raison de sa thèse sur le génocide vendéen, en passant par Sylvain Gouguenheim, poursuivi par la meute des pétitionnaires pour avoir minimisé le rôle des musulmans dans la transmission de la pensée grecque en Occident, jusqu’à Georges Bensoussan, pris dans la tourmente d’une polémique répressive, dont le scénario est toujours le même, avec des propos controversés, des associations scandalisées, un homme jugé sulfureux, visé par le CSA, le maître censeur devenu l’ARCOM, puis conduit devant les tribunaux, accusé de racisme pour avoir osé évoquer “l’antisémitisme” des musulmans ! Même Sylviane Agacinski, élue à l’Académie Française, qui s’est prononcée contre la GPA et l’ultra féminisme politique, femme de gauche s’il en est, a été censurée par le wokisme, ce maccarthisme inversé, mais tellement américain. Elle a été privée de conférence à l’université de Bordeaux à cause des pressions, de la violence potentielle, que des groupes faisaient peser sur elle, accusée d’homophobie ! L’instrumentalisation politique de la justice, là contre Trump mais pas contre Biden, contre Fillon ou Sarkozy, ici, mais pas contre Ferrand, les interdictions de manifestations ou les dissolutions à deux vitesses, rapide à droite contre les identitaires, et ultra-lentes contre l’extrême gauche des Black-blocs,  le déboulonnage des statues, l’importation du racialisme et de la “discrimination positive” constituent une bouillie idéologique mortelle pour la démocratie, importée d’outre-Atlantique, de ce pays d’où venait la démocratie comme l’avait perçu Tocqueville et qui est en train de la détruire.

Le comble est atteint avec la théorie du genre née des divagations de Judith Butler, à partir des ratiocinations des déconstructionnistes éthérés de la French Theory. Ces élucubrations imposent une conception loufoque qui inverse les données de la science : la réalité  du sexe fondée sur la biologie, science expérimentale, est remplacée par une prétendue construction sociale, celle du genre, introduite par des sciences molles où l’idéologie guide et définit la recherche et son résultat. Ainsi, la part acquise, culturelle, des comportements prend le pas sur leur base naturelle. Le sexe serait une construction sociale, et l’orientation sexuelle, une donnée naturelle, alors que c’est évidemment le contraire. Lyssenko refusant les lois de la génétique pour satisfaire l’idéologie marxiste ne faisait pas autre chose. La régression scientifique soumise à l’idéologie caractérise le totalitarisme, et elle-aussi est passée à l’ouest ! (à suivre)

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Un commentaire

  1. Bonjour M. Vanneste, c’est avec un réel intérêt et grand plaisir que j’ai lu votre texte, il en est de même pour vos publications. Cordialement.

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