Tous à la Manif…

avantgardecoloVers 14 heures c’est sans doute une manifestation très paisible qui  s’ébranlera de la Porte Dauphine. Elle n’aura plus la puissance de celles de 2013. Elle n’aura pas non plus les mêmes objectifs. Il y a trois ans, il s’agissait de montrer l’hostilité polie d’un grand nombre de Français au mariage unisexe. Malgré les mobilisations considérables, la “majorité”, le gouvernement et le président de la République avaient permis au groupe de pression LGBT d’obtenir gain de cause. L’indifférence de beaucoup de nos compatriotes et le rouleau compresseur des médias n’avaient guère permis de mesurer l’importance de l’enjeu. Les hésitations de beaucoup d’élus de l’opposition, les flottements des dirigeants du mouvement ont cassé le dynamisme extraordinaire qui animait cette réaction de la partie la plus solide du corps social. Il ne s’agissait pas d’un baroud d’honneur du dernier carré de la France catholique. Il s’agissait d’une confrontation essentielle entre deux conceptions de notre civilisation. Mais au lieu de conserver une ligne claire, les opposants à la loi Taubira ou ont laissé fléchir leurs positions ou se sont dispersés. L’Eglise catholique semble plus préoccupée de l’accueil des immigrants clandestins que de la consolidation d’une morale familiale la plus à même d’accueillir et d’élever les enfants. Le poids incroyable du groupe de pression LGBT dans les médias a amené beaucoup d’adversaires du mariage unisexe à multiplier les signes de respect envers l’homosexualité, à chercher des compromis dans des “unions civiles”, à se replier sur les modalités de la filiation. Le repli élastique n’a jamais permis de gagner une guerre. Il a seulement retardé la défaite.

La France, la civilisation occidentale, c’est-à-dire chrétienne essentiellement, n’ont pas besoin de compromis. Les reculs sont toujours des hommages rendus à l’ennemi. Sur une question qui tient à sa survie notre pays méritait non seulement qu’on tienne les lignes, mais même qu’on soit à l’offensive. Il est très satisfaisant d’admirer sa propre tolérance, d’exhiber sa générosité. “Qu’ils se marient, s’ils veulent”, mais l’enfant n’est pas une marchandise qu’on choisit et qu’on achète, qu’on peut fabriquer pour des paires de même sexe ou pour des individus isolés. Certes cette priorité accordée aux droits de l’enfant, à sa dignité est légitime et dans l’air du temps. Mais l’adoption par des célibataires créait déjà une situation préjudiciable à l’intérêt de l’enfant, privé à l’origine d’un couple parental. En revanche, si on va au-delà de l’intérêt de l’enfant pour prendre en considération le bien commun, l’intérêt supérieur de notre société, on se rend compte que le combat à mener est crucial. Il l’est dans sa forme d’abord. Il faut mettre un terme à une mécanique infernale qui détruit notre société. Ce processus est fondé sur le pas de deux pervers entre la liberté et l’égalité. La première consiste non plus à dire qu’être libre, c’est être capable de choisir raisonnablement et en engageant sa responsabilité, mais à affirmer que la liberté réside dans le bon plaisir, le dépassement des limites, la transgression des interdits. La gourmandise avec laquelle la ministre de la santé et le maire de Paris ont inauguré récemment une salle de shoot en dit long sur cette tendance. Une fois la barrière tombée, le nouveau droit conquis, alors il faudra qu’il soit accessible à tous au nom de l’égalité. Ainsi, la Procréation Médicalement Assistée accessible aux couples, par définition de sexe différent, devrait l’être pour toutes les femmes quelle que soit leur situation, et la Gestation Pour Autrui à la portée, si j’ose dire, des duos masculins. Le fait que cela est déjà possible à l’étranger fera passer la mesure d’abord par les tribunaux et ensuite par la loi. C’est à cet engrenage suicidaire qu’il faut mettre fin. Il ne sévit pas que sur la question familiale : il mine l’ensemble de nos institutions. Le vote des étrangers est issu de la même idéologie qui est une dérive de nos principes fondamentaux.

Sur le fond, l’importance cardinale de la famille dans la cohésion de notre pays, dans la transmission de ses valeurs, et pour son dynamisme démographique indispensable à son efficacité économique, n’est plus assez défendue sur le terrain politique. C’est d’ailleurs un signe inquiétant du manque de perspective à long terme de nos politiciens. La démographie, c’est le long terme, plus proche que l’évolution climatique, mais surtout sur lequel la politique a une influence plus directe. Le démontage de la politique familiale, sa réduction à n’être qu’une variable d’ajustement de la politique sociale, s’ajoute à la loi Taubira, aux plus grandes facilités accordées au divorce et à l’avortement, dont la logique est celle de l’individualisme : la famille éclatée par les séparations et par la limitation de l’autorité parentale sur les enfants.

J’irai donc à la manifestation de cet après-midi avec mes amis du RPF, de l’Avant-Garde et d’Oz-ta-droite, avec Charles Millon et Robert Ménard. J’y retrouverai des membres de la Droite Libre. Sans doute y aura-t-il des élus de l’opposition. Viendront-ils faire leur marché électoral sans avoir la moindre intention de changer les choses en profondeur ? C’est pourtant d’une révolution, d’une révolution conservatrice dont la France a besoin, bien plus large que celle qui touche aux questions de la filiation !

 

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11 commentaires

  1. Oui, rien n’est plus essentiel pour un peuple et une civilisation que la famille avec ses enfants !
    Excellent billet qui fait bien le tour des absurdités mises en place par ces relativistes et nihilistes gauchistes.
    J’ai participé à l’époque à trois manifestations (Paris, Lyon et Montpellier) mais malheureusrment, je ne pourrai vous accompagner aujourd’hui (opération récente du genou oblige) et je le regrette profondément !
    J’espère que vous serez aussi nombreux qu’en 2013 pour la famille, pour la France !
    Je souhaite comme vous cette révolution conservatrice pour notre pays.
    Bonne journée.

  2. “Le mariage pour tous” est une fausse appellation car cela laisse supposer le mariage possible entre gens de la même famille voire la bigamie, et tant qu’à faire les mineurs ce qui n’est pas (encore) le cas !
    Quand on invente de tels slogans, il faudrait y réfléchir un minimum ! Tout ça parce que l’on assume pas de dire carrément “Le mariage homos”.
    Mais personne n’est dupe !

  3. C’est un mauvais procès.
    La famille nucléaire telle que nous la connaissons aujourd’hui est mise à mal par l’indépendance économique de la femme. 240 000 mariages hétéros pour 120 000 divorces dont 8 sur 10 sont à la demande de l’épouse. Un chiffre stable depuis la loi : 10 000 unions homos (mariage et PACS) et très peu d’enfants (Du 1er mariage ou adoption) Ce ne sont donc pas eux la menace.
    Le concept famille n’a cessé d’évoluer. D’élargie à monoparentale, comme sous bien d’autres formes, et maintenant homoparentale. Quelle importance. La sexualité des parents potentiels en cas d’adoption par un célibataire ne posait pas question dans le code Napoléon. La sexualité des adultes ne regardait pas – en principe – les enfants. Regrettable dérive de notre époque sexualisant l’individu à l’excès voulant nous faire croire que c’est la condition sine qua non à son épanouissement. A en juger par la France dépressive dans laquelle nous vivons, c’est raté.
    De là à valider la théorie du « bouc émissaire » de René Girard, il y a un pas que je ne franchirai pas attendant avec impatience que l’on traite le véritable problème de notre société qu’est cet extraordinaire gynocentrisme en conséquence de cette pseudo-libération d’un genre-sexué qui s’arroge tous les droits, laissant au masculin les devoirs.

    1. Non, ce n’est pas un mauvais procès, c’est un des procès à faire aux dérives d’un progressisme incontrôlé.
      Déjà, mettre sur le même plan le mariage et les unions guignol est le signal de la déliquescence de notre société, c’est normaliser les duos d’invertis qui sont une aberration d’un point de vue biologique.
      Ensuite, l’éclatement de ja famille nucleaire, l’appatition de différents de types de famille, l’augmentstion des divorces est un autre problème qui s’ajoute au précédent et qui est le résultat d’un égocentrisme et d’un relativisme bien ancré dans la modernité.
      Le gynocentrisme est un troisième
      problème qu’il faut aussi résoudre.
      La révolution conservatrice a ainsi beaucoup de travail en perspective !!!

      1. Alors il y a un quatrième problème à résoudre c’est l’inceste. 4 millions selon l’AIVI cette association qui milite contre cette invraisemblable dérive anthropologiquement inacceptable.
        Ce n’est pas chez les “invertis” que cela se passe, mais bien, essentiellement, dans des familles cathos conservatrices, lesquelles deviennent ipso-facto des repères d’invertis…
        Vous savez Lebuchard, ce qui provoque l’indicible c’est la frustration, celle du masculin en particulier, nonobstant un tabou sociétal qui exonère le féminin de toutes responsabilités, au seul motif de la mauvaise sexualité du premier et de la bonne de la seconde.
        Si la révolution conservatrice est une idéologie coercitive méprisant les différences, je vous en laisse en faire l’apologie ; préférant des sociétés donnant civilisation telles que la Grèce ou la Rome antique attendant de ses concitoyen(es) qu’ils se comportent comme des H-ommes quelle que soit leur sexualité, voire leur genre.
        Si pour être un homme il faut être hétéro, c’est mal barré à une époque d’androgynisation des garçons dénoncée par E. Badinter et de leur féminisation par E.Zemmor.
        Ajoutez-y les perturbateurs endocriniens détruisant leur spermatogenèse et des campagnes permanentes visant à expliquer que d’être un homme est une honte puisque potentiellement violent-violeur et le tableau sera complet (presque)
        Plutôt que d’emmerder les gays par défaut, militons pour réexpliquer aux hommes an général, quel que soit leur orientation sexuelle, ce qu’est d’être un H-omme.
        C’est ça l’éducatif. Rien à voir avec le répressif ou le coercitif qui ne sont que des moyens employés en dernier recours faisant clairement le constat de l’échec de l’éducatif.

        1. Impossible de définir une fois pour toutes “l’Homme “ou “La Femme”…nous sommes depuis toujours et resterons à jamais en perpétuelle évolution !

          On peut tenter d’orienter , de guider ou ralentir certaines choses, mais jamais nous n’arrêterons ou éviterons quoique ce soit dans la grande aventure de l’Humanité, y compris son éventuelle destruction.

  4. Sinon lebuchard il y a une autre possibilité. Convertssez vous à l’Islam, cette religion propose ds solutions qui semblent correspondre à votre attente…!

  5. “Il faut mettre un terme à une mécanique infernale qui détruit notre société. Ce processus est fondé sur le pas de deux pervers entre la liberté et l’égalité. La première consiste non plus à dire qu’être libre, c’est être capable de choisir raisonnablement et en engageant sa responsabilité, mais à affirmer que la liberté réside dans le bon plaisir, le dépassement des limites, la transgression des interdits.”

    De là découlent toutes les dérives :
    -plus d’unions libres et moins de mariage,
    -plus de divorces et moins de fidélité, et tant pis pour les dégâts collatéraux (les enfants surtout qui en sont les premières victimes, et svt les grands parents qui doivent colmater les brèches)
    – plus de sexe et moins d’amour, donc plus d’avortements…on tue par convenances personnelles, par égocentrisme… et tant pis pour les suites…
    etc…
    “Etre Homme c’est être responsable” disait Saint Exupéry… tout est dit…mais non pratiqué :
    Trop d’hommes politiques manquent de courage et d’honnêteté,
    trop de journalistes manquent de connaissances , de savoir,
    et le consumérisme a submergé la réflexion et le bon sens….

    1. Ce qui détruit notre société c’est l’hédonisme, le consumérisme et la laxisme (Codes éducatifs du féminin = bienveillance et compassion et jouissance)
      Vous avez entièrement raison sur votre constat qui concerne essentiellement ce phénomène étonnant de la “libération de la femme” – lorsque l’on sait que nous n’avons jamais été autant enfermés ; principe de précaution, risque zéro ect…
      St Ex avait raison mais dans ce cas précis – la famille homoparentale – si l’on admet que l’on ne définit pas un individu en fonction de sa sexualité mais de ce qu’il accomplit, il ne s’y serait certainement pas opposé.
      Il est des interdits qui n’existaient pas, édictés pour des raisons sociétales bien précise (reproduction) et qui n’ont plus lieu d’être ou sinon, il faut en finir avec pilule et IVG, et je ne parle pas de morale ni de spiritualité mais de pragmatisme.

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