Attention, un récidiviste est en train de chaparder l’élection présidentielle ! (IV)

” La France n’a sans doute jamais été aussi peu respectée dans le monde qu’à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, lequel ne semble avoir rien épargné pour en arriver là”. C’est par cette phrase que commence le chapitre consacré à la politique étrangère de l’excellent livre de Roland Hureaux, “L’homme qui n’aimait pas la France”, l’un de ces réquisitoires qui signent le bilan désastreux du quinquennat qui s’achève. Bien sûr, il est arrivé dans l’histoire que la France ait connu au lendemain d’une guerre perdue des abaissements plus sévères encore. “Vieille France, accablée d’Histoire… allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin” disait le Général de Gaulle, et il ajoutait “mais redressée, de siècle en siècle par le génie du renouveau”. Il y a peu encore François Hollande s’est plu à ridiculiser la fonction présidentielle, mais la France continuait de peser dans le monde, et en Afrique, en particulier, où l’on salua l’intervention de l’armée française au Mali puis en République Centre-africaine. Macron était déjà dans les bureaux de l’Elysée et il en sortit pour Bercy avant de trahir son pitoyable “mentor” en promettant à la France ce “renouveau” qu’il afficha en promenant les Grands de ce monde d’un monument à l’autre. Derrière la mise en scène, le destin de notre pays se réduisait pourtant à n’être qu’une “start-up nation”. L’emploi du “globish”, de l’anglais réservé aux vassaux de l’Empire, était annonciateur. La France n’a pas perdu de guerre, mais elle s’effondre parce que celui qui la dirige ne croit pas en elle.

Le vieil “Imperator” est venu en Europe. Biden a présidé une réunion du G7, une autre de l’OTAN, et même une troisième où il n’était apparemment qu’invité, celle de l’Union Européenne. Cette tournée du “patron”, en fait le symbole quelque peu gâteux de cet Etat profond de Washington qui continue imperturbablement de vouloir diriger le monde, a montré dans quel état de dépendance se trouvait l’Europe, et en particulier la France. Pour sauver les apparences “l’éphémère président de l’Europe” Macron avait offert naguère un gueuleton assez joyeux semble-t-il dans le décor somptueux de Versailles pour répondre au “retour du tragique dans l’histoire”. Comme si le tragique l’avait jamais quittée ! Le menu en avait été chamboulé par la crise ukrainienne. Celui qui est à l’origine de la crise est donc venu à Bruxelles donner à ses auxiliaires leur feuille de route.

Pour comprendre un événement, il ne faut pas l’isoler et moins encore ne le percevoir qu’au travers des émotions qu’il suscite, ou plutôt de la vague émotionnelle que soulève la propagande orchestrée par la majorité des médias. La généalogie des faits n’accuse pas la Russie, ni Poutine, mais bien les Etats-Unis et singulièrement les derniers présidents démocrates dont la russophobie poursuit inlassablement la mise en oeuvre de la doctrine Brzezinski pour maintenir le divorce entre la Russie et l’Europe, faire éclater ce qu’il reste de l’Empire des Tsars, et asseoir ainsi leur suprématie sur l’Eurasie, malgré la Chine. Face à l’impérialisme américain, la France avait un rôle à jouer. C’est désormais la seule puissance nucléaire de l’Union Européenne, et le seul membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU parmi les 27. Depuis l’effondrement de l’URSS, les Etats-Unis n’ont cessé de vouloir imposer leur unilatéralisme au monde. Sous le déguisement d’une croisade démocratique, ils ont écrasé la Serbie et favorisé l’éclosion d’Etats mafieux comme le Kosovo, au mépris de frontières d’avant la première guerre mondiale, ils ont martyrisé à deux reprises les Irakiens après les avoir utilisés contre l’Iran, ils ont tenté d’imposer dans les pays arabes la “démocratie” des Frères Musulmans, en livrant la Libye puis la Syrie à la guerre. Enfin, ils ont suscité des “révolutions” dans les anciennes républiques de l’URSS devenues indépendantes, et essayé d’intégrer ces pays, la Géorgie ou l’Ukraine dans une OTAN dont l’existence n’avait de sens que contre la menace soviétique, c’est-à-dire communiste, alors que la Russie n’a plus cette idéologie, ni les moyens d’une expansion mondiale. Que la Russie résiste à cette menace, qu’elle se refuse à voir ce qui depuis le XVIIIe siècle était une partie d’elle-même devenir le poste avancé d’un ennemi implacable, voilà qui est légitime dès lors qu’on se libère de la pensée unique que déversent les médias.

La France avait une carte à jouer : elle devait obliger l’Ukraine à mettre en oeuvre les accords de Minsk qu’elle avait signés avec la Russie sous le parrainage de la France et de l’Allemagne. Ceux-ci stipulaient la reconnaissance de l’autonomie du Donbass. Or la marionnette que l’on présente comme un héros, Zelensky, a bien sûr obéi à son maître d’Outre-Atlantique : il a fourbi ses armes, fait entrer massivement des milices extrémistes dans les rangs de son armée, reçu des quantités d’armes et accueilli des instructeurs de l’Otan pour former ses soldats. Le but était de lancer une offensive de reconquête du Donbass libéré tandis qu’il publiait un décret sur le retour de la Crimée. La manipulation américaine est grandiose : après avoir contraint Vladimir Poutine à prévenir cette offensive, ils osent l’accuser de crime de guerre, oubliant sans doute les bombardements de Belgrade, la destruction de l’Irak, le calvaire de la Syrie, systématiquement préparés par d’énormes mensonges. Et les dirigeants européens, comme une couvée de poussins affolés, de se précipiter à la suite de la poule américaine. Dans l’ambiance hystérique qui règne, les sanctions pleuvent, les portes s’ouvrent, les armes sont fournies : depuis longtemps, l’oligarchie européenne nous a habitués à son incompétence et à ses décisions irréfléchies. Ainsi, faute d’avoir enrayé la stratégie de Washington, l’Europe va se priver des ressources énergétiques russes proches et à bas prix pour se fournir aux Etats-Unis ou au Qatar, ce modèle démocratique insurpassable ! Elle va aussi procéder à des achats d’armes groupés, aux Etats-Unis bien sûr, pour aider les Ukrainiens à tuer des Russes. Le bilan économique et écologique de cette agitation sera désastreux pour l’Europe. La manipulation sera payante pour Washington !

Macron cocu et content : tel est notre président. Après la gifle de la vente des sous-marins à l’Australie que les Américains ont raflée, c’est celle de l’Allemagne qui préfère l’avion américain. Négligé, humilié par l’Empire anglo-saxon et ses satellites européens, Macron veut continuer à lui faire allégeance, tandis que les Russes ou les Chinois, et depuis longtemps les Américains, nous supplantent en Afrique francophone.

 

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8 commentaires

  1. La France n’a jamais été aussi grande et puissante que sous la monarchie ou l’Empire, quand elle était dirigée par un homme fort, fut-il un roi ou un empereur. Il serait peut-être temps de s’inspirer du passé et de faire le bilan de la République qui, comme le soulignait le général de Gaulle, n’était pas “le régime qu’il faut à la France”! Alors oui, le “grand rabougrissement” dont se gargarise notre blaireau national, c’est à lui qu’on le doit, lui qui n’aime pas la France, et à ses prédécesseurs qui se succèdent depuis des décennies avec les résultats que l’on connaît.

    1. Avec une nuance : sous la monarchie oui, sous l’empire, non. La grandeur de la monarchie était équilibrée, et nos rois finissaient toujours par gagner, parfois avec lenteur. Louis XIV, à Denain, par exemple. Napoléon 1er, c’est Waterloo et Trafalgar ; Son neveu, Sedan !

      1. Vous avez raison pour N1 mais il faut bien admettre que Louis Napoléon a été trahi par les socialistes. N3 nous a apporté le comté de Nice et le duché de Savoie.

        1. Et nous a fait perdre l’Alsace-Moselle. Sa politique étrangère est la plus stupide de notre histoire : guerre contre la Russie au profit de l’Angleterre et de la Turquie, ce qui nous empêchait l’alliance avec la Russie contre l’Allemagne ; guerre contre l’Autriche-Hongrie au profit de l’Italie et d’une unité qui ne présentait aucun intérêt pour la France ; défense du Saint-Siège qui nous brouille avec l’Italie ; guerre au Mexique qui se termine honteusement sans nous réconcilier avec l’Autriche puisque la France abandonne l’Empereur du Mexique, un Habsbourg que les juaristes fusillent ; guerre non préparée contre l’Allemagne sans un allié disponible, avec une armée habituée aux guerres coloniales et dépassée par l’armée prussienne sur tous les plans.

    2. “La France n’a jamais été aussi grande et puissante que sous la monarchie ou l’Empire, quand elle était dirigée par un homme fort, fut-il un roi ou un empereur.”
      certes et a chaque fois cela a fini comment ?
      en catastrophe !
      guerre de 7 ans pour le premier et wateloo pour le second !
      la france d’aujourd’hui a un problème : son régime présidentiel . elle a surtout besoin de redevenir un régime parlementaire !

      1. Les rois ont connu des hauts et des bas, mais jamais l’écrasement définitif : La guerre de sept ans est perdue, mais sans qu’un soldat étranger ne pénètre en France. Les batailles se déroulent à l’extérieur du royaume et la défection de la Russie joue un rôle essentiel. En revanche, la France est battue sur les mers et dans ses colonies, sans que l’on mesure à Paris l’importance de cette défaite. Louis XVI venge son grand-père à Yorktown. Tout est encore jouable… sans la Révolution. La flotte française tient tête à l’anglaise notamment dans l’océan indien. La France récupère ses comptoirs et certaines de ses îles.

      2. Régime parlementaire? Vous voulez rire?! C’est exactement ce que demande la FI. Qui se souvient d’un grand président de la 3e ou 4e République? Personne! Et là aussi on sait comment se termine la colonisation française…

  2. Merci Christian pour ce brillant post .Je suis 1000000000000000000% d’accord avec toi .Et bien sûr je diffuse ce billet lumineux pour que la vérité gagne sur le mensonge .

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