M. Christian Vanneste interroge Mme la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi sur l’attitude à adopter en vue de la prochaine réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne. À l’heure où le dollar est plus faible que jamais face un euro fort, nos exportations souffrent et, avec elles, notre croissance économique. Il souhaiterait connaître la position du Gouvernement sur ce point et avoir des précisions sur la marge de manoeuvre dont dispose notre pays pour agir auprès de la BCE.
Réponse du Gouvernement : L’euro, après s’être déprécié tout au long de l’année 2005, s’est sensiblement apprécié depuis 2006 par rapport aux devises de ses grands partenaires (dollar et yen notamment). L’appréciation de l’euro est surtout déterminante en termes effectifs, c’est-à-dire face à un panier de devises : à cet égard, la progression de l’euro a été de l’ordre de 4,5 % en 2007. Le ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi a soulevé à plusieurs reprises, notamment auprès de ses partenaires de l’Eurogroupe, les risques liés à l’appréciation trop rapide de l’euro. La politique monétaire de la zone euro est du ressort exclusif de la Banque centrale européenne. Le Gouvernement souhaite cependant qu’un dialogue économique constructif prenne place, au sein de l’Eurogroupe, entre les ministres et la Banque centrale européenne. L’Eurogroupe doit en particulier jouer pleinement son rôle dans l’élaboration des positions européennes sur les questions de change, qui ont notamment vocation à être portées dans le cadre des réunions des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G7. À l’occasion de la réunion de Washington le 11 avril, les représentants de la zone euro ont ainsi obtenu du G7 qu’il attire l’attention des marchés sur le problème que constituent les fluctuations excessives du marché des changes et leur impact sur la stabilité économique et financière. La zone euro a, par ailleurs, engagé un dialogue direct avec la Chine sur ces questions.