Sur la polémique ADN/Mariani

La France, et en particulier sa majorité que certains imaginent encore de droite, a un réel talent pour rendre les problèmes les plus simples et leurs solutions les plus pragmatiques, complexes, au point de devenir insolubles.

Ce mistigri tient en un mot : l’idéologie, ou plus exactement l’idéologie pavlovienne que Philippe MURAY associait aux « matons de panurge ». Dans ce mécanisme réflexe, il y a le stimulus lexical habilement lancé par quelques manipulateurs gauchistes, et il y a ensuite la réponse à la fois fébrile et enthousiaste des bonnes âmes, tellement pressées de certifier aux yeux du monde la blancheur de leur conscience qu’elles ne se soucient guère des conséquences paradoxales, et néanmoins négatives pour tout le monde, de leur attitude : blocage des procédures, immigration clandestine, sans-papiers…

Ce scénario est en train une fois de plus de se dérouler sous nos yeux à propos de l’utilisation des tests ADN dans le cadre du regroupement familial.

En effet, il s’agit, au point de départ, de donner la possibilité aux bénéficiaires d’un regroupement familial de faciliter celui-ci en recourant à la preuve génétique de la filiation. Tout le monde comprend que, dès lors que cette démarche est purement volontaire de la part des intéressés, et a pour but de faciliter et d’accélérer leurs démarches, c’est une mesure qui n’est pas discriminante puisqu’elle dépend de la volonté des personnes concernées et qu’elle ne freine pas le regroupement familial que prônent notamment l’Eglise catholique et les cercles protestants. Douze pays membres de l’Union européenne ont déjà recours à un tel procédé. C’est pourquoi, son introduction en France ne devrait soulever aucun problème.

Un chauffeur de taxi d’origine congolaise me disait récemment à quel point il était favorable à cette mesure parce que lui-même, venant de Kinshasa, avait subi les difficultés d’une absence d’état civil et de documents fiables dans un pays où de longues années de dictature corrompue suivi d’une guerre civile ont crée une incertitude administrative que la France ne connaît heureusement pas.

Cette position de bon sens d’un homme qui a été confronté à la réalité concrète d’une situation que ne connaissent ni les chefs d’Etat africains ni les belles âmes françaises, devrait nous amener à plus de réalisme. L’utilisation de la génétique vraiment scientifique d’aujourd’hui n’a strictement rien à voir avec le recours idéologique à la génétique imaginaire des années 30. Celle-ci affirmait la transmission collective de caractères acquis. La génétique actuelle démontre au contraire la singularité quasi absolue de chaque personne humaine.

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2 commentaires

  1. Agent consulaire : “Bonjour M. M’Bala, vous avez la possibilité de faire un test ADN. Le voulez vous ?”

    M. M’Bala : “Non merci.”

    Agent consulaire : “Ah bon. Eh bien je le note sur votre dossier…”

    Un acte volontaire vous dites ? laissez moi rire…

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