Le désuet délire de l’idéologie du genre…

gender-théorie29.9.13S’il ne s’agissait pas d’introduire des idées stupides dans l’esprit des enfants, l’application des politiciens à encourager la “théorie du genre” pour ses vertus pédagogiques comme le dit Mme Vallaud-Belkacem, devrait produire une douce hilarité tant il faut être doté d’une ignorance crasse pour accorder le moindre crédit à ce délire. Quand “Juliette avait encore son nez” et qu'”au café de Flore, il y avait déjà des folles”, la pensée française a été dominée par plusieurs courants philosophiques qui ont eu tendance à minimiser l’hérédité et l’inné au profit de l’acquis et de l’appris. C’était une réaction compréhensible au racisme nazi et à sa prétention de tout expliquer par une génétique aussi farfelue que totalitaire. Alors, se sont développés le vertige de la liberté sartrienne délivrée de tous les déterminismes hypocrites et le culturalisme fondé sur l’ethnologie et l’étude de l’extraordinaire plasticité des comportements humains. Plus tard, la déconstruction a montré combien les exigences d’une société au cours de son histoire avaient tendance à se faire passer pour des évidences naturelles. Ce regard critique sur la société et la dénonciation de ses présupposés idéologiques se trouvaient en phase avec la pensée marxiste tellement dominante dans la France de l’après-guerre. Pour elle, une société est toujours un système de domination et l’idéologie est le discours qui la justifie. Ainsi, au-delà de l’oppression exercée par la bourgeoisie sur le prolétariat évidemment moins pertinente avec le recul du monde ouvrier, sont apparues d’autres formes de pouvoir qu’il fallait déconstruire, celui des hommes par rapport aux femmes, celui des “hétéros” sur les “homos” par exemple. Si rien n’est naturel dans ces hiérarchies, alors elles sont arbitraires et doivent disparaître.

Le drame pour cette pensée, c’est que la génétique, la neuropsychologie et l’éthologie ont considérablement progressé. Dénonciation des idéologies fondées sur la nature, elle se trouve aujourd’hui confrontée à des données scientifiques et apparaît pour ce qu’elle a toujours été : une contre-idéologie, une idéologie donc, un discours de pouvoir et non pas de savoir. Que les femmes Mundugumor aient intéressé la féministe et bisexuelle Margareth Mead pour montrer qu’une femme n’est pas naturellement une mère n’a rien d’étonnant. L’ennui avec les sciences humaines c’est qu’elles permettent de trouver les vérités dont les “chercheurs” ont besoin et non celles auxquelles on ne s’attendait pas comme c’est souvent le cas dans la recherche scientifique. La génétique, délivrée de l’obsession raciale, montre que beaucoup des comportements et des performances d’un individu sont pour une part non négligeable dus à son hérédité qui fait d’ailleurs de lui un être unique, à l’exception des vrais jumeaux. Une personne est le résultat de cet entrecroisement entre le développement de son programme génétique et l’apprentissage qu’elle reçoit de son milieu. La capacité de parler est naturelle. Les réalisations sont culturelles, comme en témoigne la diversité des langues. Les performances dépendent aussi de l’adéquation dans le temps entre la maturation du cerveau et la qualité de l’éducation. On peut aussi raisonnablement croire que son gros néo-cortex lui confère le privilège d’une certaine liberté.

La “théorie” de Judith Butler présentée naguère par ce pauvre Luc Chatel, comme scientifique est donc totalement obsolète. Elle repose sur une intention idéologique, une méconnaissance scientifique et une confusion méthodologique. L’intention consiste à justifier la primauté de “l’orientation sexuelle” sur l’identité sexuelle. Le “genre” est une construction sociale qui permet de dire qu’on ne naît pas femme et qu’on le devient en jouant à la poupée plutôt qu’avec des camions de pompiers. Il permet aussi de glisser qu’il y a des hommes qui se sentent femmes et que le désir peut très bien s’épanouir en direction d’une personne de son sexe. Bref, le genre, c’est du sérieux, le sexe de la broutille phallocrate. L’ennui, c’est que les chromosomes décident du sexe et qu’en dépit des efforts pathétiques des militants de trouver un fondement génétique à l’homosexualité, rien n’a abouti. Cette tentative est l’aveu d’une contradiction. Ou on accepte la théorie du genre et l’identité comme l’orientation sexuelles sont sociales, ou on passe à la science sérieuse, et à l’évidence le sexe est inscrit dans la nature, et l’orientation plutôt dans la culture. Il faut alors user d’un peu de méthode : il faut distinguer l’identité sexuelle qui, hormis quelques anomalies chromosomiques ou hormonales, ne fait pas de doute et en tout cas n’est pas d’origine sociale, si on excepte les monstrueuses manipulations à des fins sportives des régimes communistes. Après, il appartient à chaque société de déterminer les rôles sociaux attribués aux sexes. La confusion entre l’identité et le rôle est la faute intellectuelle de cette prétendue théorie. Il y aura toujours des rôles qui seront attachés à l’identité pour des raisons biologiques et non idéologiques : notamment ceux liés à la maternité pour la femme. Il y en a d’autres qui sont plus arbitraires et qui font intervenir une troisième notion : le statut social. C’est à ce niveau que se situent les inégalités qui peuvent, bien sûr, être remises en cause.

La “théorie du genre” n’est donc qu’une idéologie rétrograde pour soixante-huitards attardés. La place qu’elle occupe dans les débats est ridicule, mais inquiétante aussi, car elle témoigne de la domination indue de groupes de pression sur notre société. Il est piquant de constater qu’un discours inventé pour lutter contre un pouvoir soit aujourd’hui utilisé pour en asseoir un autre.

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12 commentaires

  1. Bravo, M. VANNESTE. On ne peut malheureusement que constater qu’en dépit de tous les arguments développés, prouvant l’inanité et la stupidité de cette “théorie du genre”, les tenants de cette idéologie tiennent bon et en rajoutent! Les contrevérités ont le vent en poupe, et l’enfer reste toujours pavé de bonnes intentions….Inquiétant, en effet!

  2. Quoiqu’on en dise et malgré les protestations actuelles, la” Gauche” est en bonne voie pour réussir son programme approuvé dernièrement par les Français à la majorité “Le changement, c’est maintenant”…
    Plus de Travail : ça c’est fait
    Plus de Famille : ç’est en bonne voie
    Plus de Patriotes : on y arrive
    VIVE LA FRANCE…..ou ce qu’il en reste !

  3. Lumineux, Mr Vanneste.
    Cela étant, les tenants du Gender ont une vision prométhéenne : selon eux, la nature “totalitaire hétéronormée” se mate par l’éducation. Aujourd’hui, comme ils savent très bien que la science les contredit, ils ne nient plus que les différences sexuées existent dès la naissance, et c’est précisément, en vertu de la primauté de la culture sur la nature, ce qu’ils souhaitent dé(cons)truire. Et quand on leur explique qu’aller contre la nature revient à créer des pathologies, soit ils se replient sur la parole de leurs pseudo-experts, soit ils s’en fichent comme de leur première chemise. Dans un cas comme dans l’autre, ils refusent de se confronter aux conséquences concrètes de leurs délires. Conclusion : sur le Gender”, un seul point est indéniable : la destructivité de ceux qui le soutiennent.

  4. En fait, la seule motivation des opposants au mariage égal pour tous ou à l’ABCD de l’égalité, c’est la peur de voir succomber le patriarcat :

    http://olivierdouville.blogspot.fr/2013/01/a-propos-du-projet-de-loi-dit-mariage.html

    Pourtant l’ABCD de l’égalité, quand je pense aux ouvrages de C. Baudelot et R. Establet (allez les filles!), c’est un minimum pour pallier les éducations sexistes de certains parents!
    Je colle ci-après le témoignage d’un lecteur du Figaro pour faire comprendre comment on valorise/dévalorise le même exercice selon que l’on est garçon ou fille :

    Casselanne Etienne

    J’ai entendu parler d’une expérience intéressante : dans une école primaire, le professeur demande à des élèves de 2 classes différentes de dessiner des formes géométriques relativement complexes. Dans une classe, il dit qu’il s’agit d’un exercice de géométrie : les garçons réussissent bien mieux que les filles. Dans l’autre classe, il dit qu’il s’agit d’un exercice de dessin. Ce sont alors les filles qui réussissent bien mieux que les garçons (alors qu’il s’agit du même exercice).
    Si j’ai bien compris, la théorie du genre explique ce résultat surprenant par le fait que notre société inculque dès le plus jeune âge des différences entre les sexes, du style : les filles sont plus portées sur l’art que les garçons, les garçons sont plus portés sur les maths… Les ABCD de l’égalité luttent contre cet état de fait.
    Et moi, je suis d’accord avec ça. Je trouve aussi qu’il faut lutter contre ces stéréotypes. En effet,
    l’exemple que j’ai donné montre bien qu’à priori, vu que c’est le même exercice, il ne devrait y avoir aucune différence entre les 2 groupes d’enfants. Il est donc navrant qu’un simple mot (géométrie vs dessin) génère de telles différences.
    Donc je soutiens les ABCD de l’égalité.
    Je note aussi que les femmes sont capables d’être de véritables génies scientifiques (Marie Curie qui, je crois, était parfaitement hétérosexuelle…), comme les hommes sont capables d’être de véritables génies artistiques (Auguste Rodin qui, je crois, n’avait rien d’un homosexuel…)
    Le 03/02/2014 à 10:03

    1. Les éducations sexistes, c’est devenu un mythe ; nombre de professions, magistrats, professeurs des écoles, services sociaux, révèlent aujourd’hui une prédominance féminine.

  5. http://blogs.lexpress.fr/attali/2014/02/03/un-mauvais-genre-de-theorie/

    Bravo à Jacques Attali de rétablir la vérité sur tous les fantasmes nauséeux des extrémistes type Soral et cie!

    Expliquer les stéréotypes sexistes n’effacent pas les différences mais apprend à se prémunir de visions réductrices (les rôles dits féminins ou masculins) qui sont toujours en défaveur des filles. L’inné restera l’inné mais l’acquis ou plutôt les acquis fallacieux seront démasqués.

    “Ce qui nuit aux enfants, c’est une trop grande tension entre ce qu’ils apprennent en classe et les valeurs de leur famille, analyse Daniel Marcelli (professeur de psychiatrie). Le défi éducatif des parents réside dans leur capacité à transmettre leurs valeurs, tout en acceptant que leur enfant puisse les relativiser pour ensuite bâtir les siennes. Ils ont à montrer l’exemple sans dogmatisme.”
    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/theorie-du-genre-un-debat-qui-derange_1320220.html

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