LE 18 JUIN !

imagesEn me reconduisant à l’Assemblée dans sa vieille R5, Robert Galley me disait un jour : ” Tu sais, Christian, l’Appel.. Je ne l’ai pas entendu. J’étais déjà sur la route.” Demain, beaucoup d’élus qui se disent gaullistes seront présents avec leurs gerbes et leurs écharpes devant les Monuments aux Morts. Je souhaite qu’ils aient deux pensées : la première doit être destinée à ceux qui ont rejoint De Gaulle dès 1940 et à ceux qui, sans l’avoir entendu, sans le connaître, et parfois indépendamment de lui, ont refusé la défaite et la soumission de la France. Peu nombreux étaient ceux qui appuyaient leur résistance sur un espoir raisonnable. En Juin 1940, l’armée française est écrasée, humiliée, la France envahie. L’Angleterre affaiblie se trouve exposée aux attaques des Allemands et des Italiens. L’URSS est encore l’alliée de l’Allemagne. L’opinion publique américaine est réticente à une entrée en guerre. Le jeune qui s’engage en résistance à ce moment n’est pas celui, comme Mitterrand, qui choisit le bon cheval après Stalingrad. C’est un passionné de la France, un peu fou. Et cependant, c’est lui qui a raison et non la foule des politiciens qui optent pour Vichy et vont accepter la collaboration et souhaiter la victoire de l’Allemagne et donc du Nazisme pour garder ou prendre des places. Beaucoup de ces jeunes un peu fous et remplis d’idéal étaient de droite et même parfois n’étaient pas républicains. Dans le Sacrifice du Matin, Pierre Guillain de Bénouville retrace cet élan et rappelle la mémoire des jeunes sacrifiés. Il avait milité à l’Action Française, sera Barrès dans le réseau Combat et beaucoup plus tard sera député gaulliste de Paris. Il n’avait évidemment rien en commun avec les carriéristes du parti radical, munichois hier et vichystes du jour. Le point décisif, chez un politique, est d’être capable de dire non et d’être fidèle à ce “non” jusqu’à en subir les conséquences les plus dures. Il faudrait que les élus présents demain s’interrogent : ai-je déjà dit non à l’injustifiable ? Serais-je capable de le dire ? Ceux qui s’avoueront à eux-mêmes incapables de cette révolte et de cette fidélité devraient quitter les monuments : ce sont des imposteurs.

La seconde pensée doit aller, bien sûr, au Général. Certes, lui aussi était habité par la passion de la France, mais une passion appuyée sur la raison, sur le savoir, sur une clairvoyance qui frappe à chaque nouvelle lecture de l’Appel. Il faut souligner auprès des jeunes cette prodigieuse exception, cette lucidité si rare et pourtant tellement indispensable chez un dirigeant politique.. Alors que tout le monde se trompe, il est le seul à dire pourquoi la France a été vaincue, qu’elle ne l’est pas définitivement et pourquoi elle doit demeurer dans le camp de ceux qui vont l’emporter. De Gaulle ne lance pas un cri désespéré après l’effondrement du pays pour appeler à la défense des valeurs démocratiques contre l’Allemagne nazie. Non, il dit que la France peut participer à une victoire certaine. Son discours est moral puisqu’il y va de l’Honneur du Pays, mais il est surtout politique puisqu’il définit les voies d’une victoire qui, pour lui, ne fait aucun doute. De Gaulle est seul contre tous et il a raison !

Un mouvement politique devrait s’inspirer de ces deux pensées du 18 Juin. Il lui faut la passion désintéressée de ceux qui veulent à travers lui servir le pays en servant les idées et les valeurs qui lui sont les plus nécessaires. Et il faut la passion savante de ses chefs qui ne doivent souhaiter le pouvoir que pour être au service de la Nation qu’ils conduisent.

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11 commentaires

  1. Par analogie avec la défaite militaire de juin 1940, sont-ce des adversaires de Louis-Napoléon Bonaparte qui fomentèrent le désastre de Sedan ? On peut se le demander, car “l’Exécution de Maximilien” impute à Louis-Napoléon Bonaparte la rupture des relations diplomatiques séculaires entre la France et l’Autriche, avant que soit conclue la Duplice, le 7 octobre 1879.

  2. L’honnêteté oblige à dire que lorsque lles journaux ont titré: “je souhaite la victoire de L’Allemagne” P.Laval a dit: “je souhaite la victoire de l’Allemagne contre le bolchevisme, sinon il s’installera partout.”
    Vous m’accorderez que le sens en est trés différent

    De fait les bolcheviques après la guerre ont occupé de force la moitié de l’Europe; la France y a échappé, (mais les communistes ont pourtant bien tenté d’y prendre le pouvoir à la Libération, et aux élections 25% des français ont cru à leurs mensonges…)

    Napoléon a dit : “l’histoire est écrite par les vaiqueurs”

    Beaucoup de gens qui ont travaillé pour Vichy l’ont fait par patriotisme, même s’ils se sont trompés…en partie.
    Le double-jeu quoiqu’on en dise, a existé chez des préfets, des gendarmes, des maires etc…mais ce n’est pas politiquement correct de le dire. (historienne, j”ai fait des recherches sur le sujet)
    La résistance ne se trouvait pas qu’à Londres, où de Gaulle en était le porte-drapeau, ce qui ne diminue en rien son action.

  3. @ kerneilla:

    C’est surtout le double-jeu des officiers de gauche qui est politiquement incorrect… Voici pourtant trois faits historiques, retranscrits dans le compte-rendu sténographique du procès Pétain:

    Pendant l’hiver 1939, un commandant d’artillerie nommét Caillet observa que les deux routes étroites et encaissées qui, de la forêt des Ardennes conduisait vers Sedan, étaient mal défendues. Il barra donc les routes par des mus de maçonnerie qu’il fit conforter par des gros billots de chêne. L’ouvrage fut terminé en mars 1940 mais il reçut, le 5 mai 940, un ordre du quartier général de la deuxième armée -qui avait pour chef Huntziger- de détruire ces barricades. Et ce fut par ces deux routes que les chars blindés allemands vinrent sur la Meuse.
    Un colonel d’aviation, le colonel Lefrancois, rentra d’une reconnaissance faite à Duisbourg le 7 mai 1940, et aperçut en pleine nuit, une colonne de véhicules se dirigeant, tous feux allumés, vers les Ardennes. Ce colonel crut y voir des véhicules blindés. Il alerta le général Bergeret et on lui répondit qu’il s’était certainement trompé, qu’il était impossible qu’une colonne de blindés fût déplacée vers les Ardennes. Il n’en est pas moins vrai que, deux jours plus tard, ces colonnes de blindés se précipitèrent sur les positions françaises.
    Ainsi, beaucoup d’autres faits pourraient être cités et il faut rappeler que, face aux 3.600 chars modernes français, les Allemands ne nous attaquèrent en mai 1940 qu’avec 3.200 chars.

    Pour l’aviation, le colonel Chatelain recensa en juillet 1940, sur ordre du général Redempt, 2.500 avions de première ligne stationnés en zone libre, mais 800 de ces avions furent rappelés d’Afrique du Nord par le général Weygand afin que Laval eût pu répéter: en Afrique du Nord, il n’y a plus rien, aucune chance de succès…

  4. magnifique message, mon grand père à cette date après l’appel s’engage dans la résistance, il a 16 ans et il est un peu inconscient mais s’engage. Cette forme de désinvolture, cette force qui dit que tout ce qui nous entoure pouvait être changée, elle aura triomphée après des années de sacrifice.
    L’histoire se répète

    1. Cher Thibault : Nous ne sommes plus en 1940 mais en 2013 et bientôt en 2014.
      Penses à ton avenir au lieu de parler du passé des autres en recopiant des histoires vraies ou fausses qui n’intéressent pas grand monde sauf les professeurs d’histoire

  5. @ LOOSVELD:

    D’une part, il s’agit d’extraits des dépositions d’Edouard Daladier et Michel Clémenceau lors du procès Pétain.
    D’autre part, les archives militaires de la Wehrmacht montrent que les Allemands eux-mêmes furent surpris de la quantité de matériel militaire saisie pendant la bataille de France en 1940…

  6. Rappelons qu’Edouard Daladier prit soin de nommer Pétain ambassadeur en Espagne, sachant qu’il aurait certainement été élu président de la république en mars 1939…

    1. Et alors, ça change quoi dans le monde d’aujourd’hui et de demain !
      Grand diseux, petit faiseux (bis). Travailles et tais toi !

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