L’Orchestre Hollande Joue Faux !

Dans le fond, il faut saluer l’exploit de la gauche : on la supposait vecteur de la pensée unique. Elle se montre non pas diverse, mais cacophonique. La ligne profonde demeure qui s’échine à démolir avec le plaisir morbide des autoflagellants tout ce qui peut encore tenir debout de l’autorité, de la Nation, de la famille et du désir d’entreprendre, mais elle le fait dans un concert de dissonances réjouissant, en ignorant le Chef d’Orchestre et son adjoint, qui ne sachant jouer que du pipeau, ont du mal à être écoutés des virtuoses qu’ils imaginent diriger.

C’est ainsi que lorsque Jérôme Cahuzac appelle les Français à participer, tous, à l’effort national en vue de trouver les 30 Milliards qui nous mettront sur la voie des 3% de déficit budgétaire par rapport au PIB, le même jour, le Président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone prétend que ce chiffre ne signifie rien, qu’il a été établi sur un coin de table et qu’on ne devrait pas en tenir compte en période de crise. Hallucinant ! Ce chiffre, ce sont ses amis politiques, pour Maastricht en 1992 et pour Amsterdam en 1997  qui l’ont entériné ! Le débat qui a eu lieu à l’Assemblée avait pour but de montrer que pour faire une utilisation keynesienne du déficit en période de vaches maigres, il faut évidemment réduire celui-ci et même réaliser des excédents en période de croissance. La France que ce soit celle de Jospin ou celle de Sarkozy ne l’a pas fait, elle a fait le contraire pendant quarante ans, ce qui a anéanti ses marges.  Et ce grand distrait de Bartolone continue à confondre le maximum de déficit avec le minimum ! Et c’est le Troisième personnage de l’Etat !

Manuel Valls qui est le seul ministre à donner l’impression d’être à sa place veut manifestement rétablir l’autorité de l’Etat et réprimer le trafic de drogues, alors que les règlements de compte meurtriers, les “méthodes”contestables de quelques policiers et le pourrissement de certains quartiers deviennent préoccupants. Le gouvernement tient là une occasion de souligner que les résultats de Sarkozy étaient illusoires et qu’il peut le supplanter dans le domaine dont il avait fait sa spécialité. Vincent Peillon avait, quant à lui, relancé la morale laïque de Ferdinand Buisson. Cela pouvait déplaire aux Catholiques, mais il y avait comme un parfum nostalgique de hussard noir qui pouvait titiller certaines narines. La-dessus éclate une affaire mêlant blanchiment, drogue et peut-être élue verte. C’est le moment que choisit le roi de la gaffe Peillon pour dévoiler sa morale laïque : quand on ne peut pas empêcher, il faut autoriser ! Puisqu’on ne peut éliminer le trafic de drogue, il faut légaliser sa vente. Si on généralise, çà donne : trop d’absences à l’école, trop de retards, trop de chahut… laisser faire, laisser passer : Peillon est libéral là où il faut de l’autorité et  sans doute sectaire ou dirigiste là où il faut de la liberté. Que la légalisation du cannabis, dont les dangers sont maintenant connus, et alors qu’on lutte déjà contre le tabac et l’alcool, puisse faire des ravages chez les jeunes scolarisés dont il a la charge ne le préoccupe pas. Que l’autorisation des drogues dites douces puisse déplacer le problème et le trafic vers des produits plus durs ne lui vient pas à l’esprit.

Notre Président est allé en Afrique pour être normal, pour être l’anti-sarkozy. Pas d’homme africain rentré en retard dans l’histoire. Au contraire, François Hollande avait apporté fouet et cilice : l’heure est à la repentance. La France au Sénégal, ce n’est pas l’Institut Pasteur et la lutte contre la Fièvre Jaune, c’est l’esclavage. Que celui-ci fût terminé depuis longtemps lorsque celle-là s’est déroulée, que la traite négrière arabe et intra-africaine ait été antérieure et bien plus importante ne doit pas contrarier le prurit de pénitence : la France doit réparer. Ce brave Ayrault, croyant devoir assumer sa culpabilité lourde de Nantais se précipite : Matignon est “très ouvert à l’idée de réparations” et prévoit une réunion interministérielle. Rétropédalage présidentiel immédiat précisé par Najat Vallaud-Belkacem : attention, il s’agit de réparation morale. On s’excuse mais on ne va pas dire aux Français à qui on demande des sacrifices, que c’est aussi pour payer les crimes, d’ailleurs communs à l’humanité de l’époque, de quelques-uns de leurs ancêtres d’il y a près de deux siècles. Pauvre Monsieur Ayrault privé d’une initiative et rappelé à sa tâche quotidienne de faire taire les solos et impros des Peillon, Duflot, Montebourg et consorts.

Qu’il se console ! Dans ce concert, il y quand même un leitmotiv que même les oreilles les moins musicales peuvent reconnaître. Chaque fois qu’un ministre semble s’écarter de la partition, c’est pour jouer le même thème, celui du socialisme d’aujourd’hui, boburbain, parisien en diable. Ce n’est plus la justice sociale qui les préoccupe. Non, c’est la liberté ! Non pas celle qui rime avec la responsabilité, celle des acteurs de la vie économique ! Non ! La libération, celle qui dans notre société déjà bien libre s’identifie à la transgression, à la joie perverse de détruire les valeurs, surtout si elles ont quelque rapport avec la tradition chrétienne. Ainsi Madame Touraine, Ministre des Affaires Sociales, considère-t-elle comme une priorité d’introduire dans la loi sur le “mariage” des personnes de même sexe la Procréation Médicale Assistée au profit des lesbiennes alors que le texte gouvernemental ne le prévoit pas. Les Français seront sensibles à cette volonté d’étendre à tous ce qui ne concernera, de toutes manières que quelques-uns, eux qui souhaitent qu’on étende vraiment à tous ce qui les touche infiniment plus, le travail, le logement, le pouvoir d’achat, afin de fonder tout simplement une famille normale…J’allais dire… comme le Président.

 

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5 commentaires

  1. @ Monsieur le Député:

    J’insiste sur le fait que le Président socialiste a mis en cause les chefs d’Etat de l’Afrique francophone concernant leur défense de la démocratie. Or, alors qu’ils étaient auditionnés concernant listes électorales truquées à partir de septembre 2008 -et que le conseil d’état a validées en annulant dans l’urgence les élections provinciales de mai 2009-, les prévenus ont déclaré devant le tribunal correctionnel de Nouméa que “les ordres venaient d’en haut.”
    On serait tenté de dire que Jean-Marie Le Pen, déclarant le 1er mai 2010 que “Ségolène Royal est une vraie socialiste, qui bat sa coulpe sur la poitrine des autres” aurait dû ajouter qu’il en est de même pour François Hollande.

  2. Bonsoir Monsieur le Député,
    voyez-vous ce que j’apprécie à la lecture de votre article c’est votre plume légèrement acide, trempée dans l’encre amère d’un humour sarcastique et vengeur. Je suis publicitaire de formation et compte plus de trente de métier dans cette belle profession, j’avoue que vous seriez un excélent communicant tant votre regard pointu, votre verbe assassin, votre esprit frondeur caractérisent une personnalité hors norme ! Mais suis sot ! Vous êtes ou plus tôt étiez un politique !!! Et n’est-ce pas, un politique est d’ABORD un communicant, tant vous devez faire avaler des couleuvres au bon peuple…

  3. “Une plume peut faire plus de mal qu’une arme”…

    Seriez vous notre nouveau Victor Hugo ? Je crains bien (pour le Gouvernement actuel) que oui !

    J’apprécie cet article/commentaire…Même si je serais beaucoup plus compréhensif envers les Ministres “rebelles” et plus encore envers le brave ex collègue de l’Assemblée !

    Comme le dirait un certain Charles Maurice, dont Secret d’Histoire brossait le portrait hier soir…”je n’ai jamais quitté/trahi un régime qui ne se soit trahi avant”.

    Je ne peux donc regretter ou me navrer de voir parlementaires et Ministres s’insurger contre un capitaine et son lieutenant, qui mènent la France avec autant d’assurance qu’un ivrogne !

    Une petite chose aussi : je vous vois réagir – et c’est très bien – à ce que les médias rapportent.

    Je pense que vous auriez (après tout, vous êtes “député honoraire” !!!) tout intérêt à débusquer les faux semblants du Gouvernement !

    L’important n’est pas tant de savoir si les 3% définis – approuvés autant par la droite que par la gauche (qui ont fait campagne à l’époque pour Maastricht sans voir une quelconque “absurdité” dans ce chiffre ou/et dans la “trouvaille” de ce chiffre) – ont été décidé sur un bout de table ou après des discussions sérieuses.

    L’important, c’est de voir si, le brave PM, en dehors de ses déclarations tonitruantes…Met effectivement en accord ses propos avec ses actes et ce qu’il en ressort pour la France.

    Perso, je me suis intéressé au texte sur la « programmation et la gouvernance des finances publiques ».

    Ce que j’y ai trouvé vaut son pesant d’or !

    En effet, selon le « paquet européen » examiné en conseil des ministres, un projet de loi organique instaure le principe d’une « règle d’or ». Il stipule que les lois de programmation pluriannuelles des finances publiques contiendront une « trajectoire » pour arriver à un déficit structurel (hors effets de la conjoncture et événements imprévus) de 0,5 % « à moyen terme » sous peine de sanctions.

    Ce même paquet prévoit que seules des « circonstances exceptionnelles » ou une « grave récession » pourront donner de la latitude aux États.

    Voici quelques observations qui m’ont fait tiquer :

    **Premièrement, on ne sait pas où l’on va…Ni même pourquoi. En effet, que signifient « des circonstances exceptionnelles » ou une « grave récession » ? Et qu’entend t on par « moyen terme » ?

    Il est indéniable que les parlementaires – dès lors qu’ils ont encore envie de jouer un rôle dans le budget ! – sachent à quoi s’en tenir quand le Gouvernement présente un projet de loi de finances !

    Il est tout aussi nécessaire que les partis en présence – les États, la Commission, la CJUE, les investisseurs et créanciers de la France/de l’UE/zone euro – sachent à quoi s’en tenir quand on leur parle de « grave récession », de « circonstances exceptionnelles » ou de « moyen terme ».

    En effet, la clarté d’un texte est ce qui peut le mieux protéger notre pays.

    D’une part, pour des raisons juridiques. Si demain M. AYRAULT va défendre la France, pour lui éviter des sanctions financières, il est nécessaire que la CJUE ait la même appréciation des limites à ne pas dépasser…Et que, le PM lui même, sache à quoi s’en tenir, pour mener sa barque.

    D’autre part, si les parlementaires ne définissent pas clairement les limites eux mêmes…Ce sont les « marchés » eux mêmes qui vont les fixer ou bien une administration extérieure (agence notation, Cour des Comptes, Haut Conseil) qui va le faire. Mieux vaut donc anticiper pour éviter toute « sanction » injuste, relative à une appréciation facultative.

    **Deuxièmement, au niveau européen, le traité prévoit un renforcement de la procédure pour déficit excessif, les sanctions pouvant aller jusqu’à 0,5% du PIB. La Commission pourra donner son avis sur les budgets avant leur adoption par les Parlements nationaux, lesquels sont pratiquement dépouillés de leurs pouvoirs. Qui peut envisager, sans sourire, de voir un grand pays se laisser condamner à des amendes considérables, dans le flou général ? Il est question de dénonciation d’un État par un autre : la recherche des suspects n’est pas loin ! « L’Europe c’est la paix » va devenir « la zizanie » !

    **Troisièmement : une nouvelle instance va être créée auprès de la cour des comptes : le Haut Conseil des Finances Publiques. Il donnera son avis sur la fiabilité des hypothèses de croissance figurant dans les projets de budget élaborés chaque année par l’exécutif. Il devra aussi vérifier que le projet de budget d’une année respecte bien la trajectoire de réduction des déficits déclinée sur plusieurs années. En cas d’écart, le Haut Conseil sera chargé d’alerter publiquement le Parlement et le Gouvernement. Il reviendra alors à ce dernier de proposer des mesures pour corriger le tir.

    Jusqu’ici, tout va bien – même si je ne vois pas l’utilité de créer la Cour des Comptes bis – mais c’est dans les détails que le diable se cache.

    En effet, il est actuellement précisé que le Haut Conseil devra valider les prévisions de croissance retenues par Bercy, en amont du débat budgétaire. La publication de ses avis sera-t-elle indépendante de la constitution du budget, ou simultanée ? La logique voudrait que toute publication de la prévision de croissance du Haut Conseil se fasse avant tout vote…Mais qu’en sera t il dans les faits ?

    Par ailleurs, l’organisme aura-t-il une faculté autonome d’interpellation en matière de dérive possible (élasticité) spontanée des grandes masses budgétaires (dépenses de personnel, dépenses de fonctionnement, d’intervention etc.) ? En amont du projet de loi et en aval, sur les conséquences possibles de certains choix budgétaires sur la dérive des comptes publics (et d’intervenir par exemple sur le débat dépenses fiscales/dépenses budgétaires, réduction du déficit par l’impôt ou par la réduction des dépenses à cause de leurs effets à court et à moyen terme sur le retour à l’équilibre) etc.

    Rien ne permet de savoir si l’indépendance de l’organisme lui permettra de jouir d’une faculté de mesurer l’impact budgétaire de mesures votées, que cela soit au sein des lois de finances et de financement annuelles, des lois de finances rectificatives ou de la simple activité législative (notamment s’agissant de certaines taxes) dans la mesure où il n’existe pas de monopole des dispositions budgétaires et fiscales au sein des lois de finances en France.

    Dernière interrogation…Et non des moindres : quelle vision de la dette sera retenue ?

    Dans le projet de loi de finance, pour 2013, on peut en effet noter, en se référant à la page 23, que ledit projet de loi ne prend pas en compte les dotations au Mécanisme européen de stabilité et à la Banque européenne d’investissement.

    Une fois intégrée ces dotations, on s’aperçoit très vite que la dépense, pour 2013, sera de 374,5Mds d’Euro. En 2012, cette dépense était établie à 368,6Mds.

    Autrement dit, en 2013, le Gouvernement prévoit de dépenser 5,9Mds d’euros DE PLUS qu’en 2012. Bref, la « trajectoire » d’une baisse du déficit est une fable, dès lors qu’on prend en compte l’intégralité de la dette à rembourser et pas seulement celle sélectionnée par le Gouvernement.

    Juste pour finir…

    Le même projet de loi des finances montre que les recettes fiscales nettes augmenteront de 29Mds d’euros. Il était pourtant question – je n’ai pas rêvé dites ? – de partager l’effort ! 10 milliards pour les entreprises, 10 pour les particuliers, 10 pour l’État.

    A ma connaissance, 10 milliards multipliés par trois font 30 milliards. Or, j’observe que ces 30 milliards sont uniquement pris en charge par les entreprises et les particuliers. Où est l’effort de l’État ?

    Dommage que le nez du PM ne s’allonge pas, tel Pinocchio, à chaque mensonge débité !

    Vous avez une plume et des amis…Peut être pourriez vous faire quelque chose pour la France ? (L’UMP et le NC se conduisent, en ce moment, comme les soutiens indéfectibles du Gouvernement. Ignoreraient ils donc qui est à l’Elysée ?)

    1. En fait, la disposition qui vise à réduire le déficit à 0,5% en temps normal et à n’accepter un déficit plus grand que dans le cadre d’une relance keynesienne est raisonnable. Ce qui ne l’est pas, c’est qu’elle soit imposée par l’Europe. Les pays sérieux en Europe et ailleurs, Euro ou pas, l’on fait. Le Nouveau Centre l’avait proposé à travers un amendement De Courson que j’ai voté. Aujourd’hui la “droite” vote avec la majorité ce qu’elle n’a pas eu le courage ni l’intelligence de faire pendant les 22 ans où elle a été au pouvoir depuis 1974. L’opposition bénéficie maintenant de la faiblesse de la majorité devant l’héritage qu’elle lui laisse. Pour autant, elle offre un spectacle aussi lamentable.

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