Monsieur le Président de la République,
Beaucoup de Français avaient jugé positivement l’action menée par la France, à votre initiative, qui a conduit à la chute du dictateur libyen.
Les conséquences de cet événement sont aujourd’hui plus incertaines. Elles sont ressenties particulièrement dans les communes françaises qui ont depuis longtemps noué des liens avec l’Afrique.
Alors que la Libye semble malheureusement exposée à des rivalités, voire à des divisions tribales, beaucoup d’armes et de soldats perdus de l’ancien régime contribuent à déstabiliser les pays voisins du Sahel : Mauritanie, Niger, et prioritairement le Mali. L’onde de choc pourrait s’étendre à d’autres états comme le Burkina Faso.
La coopération entre la ville de Roncq et Selinkegny au Mali est depuis un certain temps rendue impossible. Une délégation roncquoise a vu son déplacement annulé. L’émotion provoquée par la mort dans ce pays de deux jeunes linsellois au début de l’année dernière à la suite de leur enlèvement et au cours d’une opération de l’armée française ne s’est pas éteinte, et la population attend toujours une reconnaissance des circonstances de ce drame.
Six Français sont encore otages d’un groupe terroriste, dans le Sahara, et leur sort pèse sur les décisions qui pourraient être prises.
La situation actuelle entraîne des déplacements importants de populations et sans doute le départ des résidents français au Mali qui participent à la vie de ce pays, notamment sur le plan humanitaire et économique.
Cette région de l’Afrique est pauvre et la coopération décentralisée qui s’est développée avec elle joue un rôle non seulement économique et social, mais contribue puissamment à créer des liens fraternels. Ce doit être un lieu privilégié de la solidarité du Nord vers le Sud. Toutes ces actions ne doivent pas être remises en cause par la submersion de régimes dont l’évolution démocratique était saluée par tous, sous la vague extrémiste provoquée par l’effondrement du régime libyen.
Dans l’espoir qu’à travers votre personne, la France ne restera pas insensible à l’appel de tous ceux qui par leurs efforts quotidiens ont cherché à faire échapper cette région du monde à la misère et au sous-développement auxquels elle semble vouée,
Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la République, l’hommage de ma plus haute considération.
2 commentaires
Il est évident que je soutiens ta démarche auprès du Président de la République.
Dans cette lutte contre l’obscurantisme et la barbarie, il faut que les Français sachent qui sont vraiment les alliés de Barack Obama.
http://www.huffingtonpost.com/2012/03/15/abdulelah-haider-shaye-yemen-journalist_n_1348354.html