Les 60 mesures ou le « coquetel » marseillais de Monsieur Hollande

Le candidat socialiste vient de livrer la recette d’un « coquetel » digne de Pagnol, un « coquetel » à quatre tiers, sans doute en hommage au parrain de sa victoire dans les primaires à Marseille, Monsieur Guerini figure emblématique de la République exemplaire qu’il veut construire.

Un gros tiers d’idéologie, d’abord. Les méchants gros vont être taxés, les gentils petits vont être aidés. Nouvelles tranches d’imposition, taux plus élevés. Taux d’imposition différenciés pour les entreprises en fonction de leur taille. Manifestement, il n’a pas lu Lincoln qui disait : « vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche ». L’un des problèmes cruciaux de notre économie réside dans la difficulté des petites entreprises à grandir comme leurs cousines allemandes. Ce ne sont pas les seuils d’imposition qui vont les y aider.

Un petit tiers discret de mensonge, ensuite. La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG va rendre cette dernière progressive et frappera donc les classes moyennes, qui seront également touchées par la réforme du quotient familial.

Un bon tiers encore de démagogie sectorielle : 150 000 emplois factices pour les jeunes, la laïcité dans la constitution alors qu’elle y est déjà, le mariage homosexuel pour les gays et lesbiennes, la décentralisation pour faire plaisir aux élus locaux. C’est la part la plus sucrée du « coquetel ». Elle est là pour le plaisir, pas pour la santé. Soit elle est inutile, soit elle est nuisible car elle va détruire un peu plus la cohérence de notre société : moins de vrai travail, moins de vraie famille, plus de dépenses improductives.

Une pincée enfin, d’une vieille habitude socialiste, le parfum délicat de la dépense non financée. Le projet « se fonde sur des hypothèses de croissance » très optimistes et cependant insuffisantes pour soutenir la montée de la dépense publique envisagée. L’une des mesures les plus importantes et nécessaires du quinquennat a résidé dans la réforme des retraites. Le candidat socialiste la remet en cause, en cachant soigneusement les conséquences réelles d’une telle mesure, tant il est vrai que le Père Noël a plus de chance d’être mieux accueilli que le Père fouettard : 17,6 milliards en cinq ans uniquement pour la mesure sur les retraites. Les agences de notation si prisées par le candidat socialiste apprécieront.

Mais encore faut-il lorsqu’on invite à boire avoir au moins un verre. Ce verre, nécessaire au rétablissement de nos équilibres budgétaires et commerciaux, c’est la compétitivité, avec en premier lieu l’abaissement du coût du travail et le transfert d’une partie du financement de notre protection sociale de la production vers la consommation, et donc sur les importations. Sur son île, et sous son parasol, François Hollande l’a, une fois encore, oubliée.

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7 commentaires

  1. “You cannot help the poor by destroying the rich.”

    En fait ce n’est pas d’Abraham Lincoln mais de l’Américain William John Henry Boetcker (1873–1962). Ce qui n’enlève rien à la pertinence de la citation.

    http://en.wikipedia.org/wiki/William_J._H._Boetcker

    L’inscription de la laïcité dans la Constitution n’aurait de sens que si elle était étendue à l’Alsace-Moselle, à Mayotte et à la Guyane pour couvrir l’ensemble du territoire ; vaste programme …

  2. “Sur son île, et sous son parasol”

    Vous filez la métaphore du capitaine de pédalos ; cela va comme un gant à une main à celui que ses petits camarades appelaient Flanby” ou “Fraise des bois”.

  3. “GAUCHIASSE”, terme dernièrement employé sur ce blog par un commentateur, aurait pu être le titre choisi par David Pujadas pour sa dernière émission “Des paroles et des actes” !

    En effet, le moins que l’on puisse dire est que l’un de ses invités, le président du conseil général de Corrèze, n’est certainement pas constipé en paroles !

    En ce qui concerne les actes, espérons pour la France que les urnes ne donnent pas à cet exploiteur de la crédulité publique, la possibilité de mettre en oeuvre ses remèdes charlatanesques !

  4. ” la laïcité dans la constitution alors qu’elle y est déjà ”

    Etant donné le nombre extrêmement faible d’annulations de permis de construire de mosquées financées avec des fonds publics, François Hollande veut, avec cette proposition, donner encore plus de pouvoir d’interprétation aux juges.

  5. Le candidat socialiste veut aussi remettre en cause la rétention de sûreté et propose de supprimer les peines planchers… Eh bien, les Français auront à coeur d’empêcher François Hollande de faire bénéficier de ces mesures les élus socialistes !

  6. Quelques remarques :

    –Pour commencer, je trouve un peu facile/simple M. VANNESTE, que vous critiquiez un homme ou son projet…Alors même que votre parti n’a ni l’un ni l’autre ! (Officiellement en tout cas)

    M. HOLLANDE n’est sans doute pas le candidat “de rêve” et sa “plate forme” n’est assurément pas toujours en cohérence avec les ambitions distillées ici ou là (on n’est loin du business plan quand on regarde la partie “chiffre” par ex) et il manque, indéniablement, un volet “méthodologie” à celle ci (pour expliquer, par ex, comment M. HOLLANDE compte persuader la Cour de Karlsruhe (et donc A. MERKEL et son successeur) de faire siennes des euro obligations qu’elle a interdit dans son jugement sur Lisbonne !)…Cependant, cela reste toujours mieux qu’un parti sans programme (M. SARKOZY a dit lui même qu’il ne se “sentait” pas attaché au programme du parti) et sans candidat (à ce jour, officiellement, l’UMP n’a pas de candidat)…Et quant aux affaires de légitimité, M. HOLLANDE (même dans le cas possible de fraude) en a une plus forte, en tant que candidat, que M. SARKOZY…Qui ne demandera même pas aux militants UMP de l’adouber !

    –Concernant non pas “l’idéologie” mais la recherche de bouc émissaire facile (pour l’UMP/FN c’est l’immigré, pour le PS c’est le riche) je vous rejoins. La fiscalité n’a pas pour but de taxer ceux qui gagnent beaucoup d’argent et de ne rien faire payer à ceux qui gagnent six sous. Elle n’a surtout pas pour vocation de venger les “pauvres” de la réussite des “riches” !

    En revanche, vos griefs contre la progressivité de l’impôt ne sont pas dignes de l’élu que vous êtes. Puis je vous rappeler que vous êtes censé garantir la DDHC ? Laquelle dit précisément que chaque citoyen doit participer, à la hauteur de ses moyens, au financement de la contribution publique (= impot) ?

    Puis je, également, vous rappeler que cette même DDHC, pilier juridique et politique de notre France – vous lui devez le droit de représenter la Nation entre autres – dit très clairement que les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’intérêt général ?

    Autrement dit…Si le quotient familial permet un but particulier – favoriser la démographie française notamment – qui est en lien avec l’intérêt général, l’injustice fiscale qui en découle est, quelque part…Consacrée, légalisée, constitutionnalisée.

    Le “souci” c’est que les propres services de Bercy, à la demande de Mme MORANO, ont constaté que le quotient familial n’avait pas l’incidence majeure qu’on lui prête en matière de démographie. Dès lors…Il devient “inconstitutionnel” au regard de la DDHC, et c’est l’égalité fiscale qui doit être consacrée.

    Sous l’Ancien Régime, les deux premiers Ordres ne payaient pas d’impôts. Parce qu’on considérait qu’ils rendaient un service à la Société : protéger le territoire militairement, faire bénir la France. Dès lors que ce “service” n’avait plus lieu d’être – les courtisans ne se battaient plus, l’Eglise n’appelait plus les bénédictions du ciel sur le pays – leur exonération fiscale n’avait plus de sens.

    Donc, là..Je ne peux pas vous suivre.

    -Au sujet des “emplois jeunes” vous avez raison. Le problème, c’est que vous seriez beaucoup plus crédible si…Le Gouvernement que vous soutenez ne partageait pas avec le PS l’idée selon laquelle il suffit d’agir fiscalement pour que les entreprises recrutent, de décréter en somme l’emploi !

    L’idée de la “TVA sociale” est de cet ordre. Si vous baissez les charges d’une société, elle appréciera sans doute…Mais qu’est ce qui vous permet d’affirmer que cela favorisera l’emploi (une société se fonde sur un marché, pas sur des déductions fiscales !), qu’elle agira comme un élément de relocalisation ? (concurrencer nos partenaires européens, la belle affaire !) ou la compétitivité ? (M. HOLLANDE n’a pas vos lectures : avez vous lu, de votre coté, la théorie des avantages ? De Smith ?)

    -Au sujet de la laicité, le projet est véreux du départ

    pour les gays et lesbiennes, la décentralisation pour faire plaisir aux élus locaux. C’est la part la plus sucrée du « coquetel ». Elle est là pour le plaisir, pas pour la santé. Soit elle est inutile, soit elle est nuisible car elle va détruire un peu plus la cohérence de notre société : moins de vrai travail, moins de vraie famille, plus de dépenses improductives.

    Une pincée enfin, d’une vieille habitude socialiste, le parfum délicat de la dépense non financée. Le projet « se fonde sur des hypothèses de croissance » très optimistes et cependant insuffisantes pour soutenir la montée de la dépense publique envisagée. L’une des mesures les plus importantes et nécessaires du quinquennat a résidé dans la réforme des retraites. Le candidat socialiste la remet en cause, en cachant soigneusement les conséquences réelles d’une telle mesure, tant il est vrai que le Père Noël a plus de chance d’être mieux accueilli que le Père fouettard : 17,6 milliards en cinq ans uniquement pour la mesure sur les retraites. Les agences de notation si prisées par le candidat socialiste apprécieront.

    Mais encore faut-il lorsqu’on invite à boire avoir au moins un verre. Ce verre, nécessaire au rétablissement de nos équilibres budgétaires et commerciaux, c’est la compétitivité, avec en premier lieu l’abaissement du coût du travail et le transfert d’une partie du financement de notre protection sociale de la production vers la consommation, et donc sur les importations. Sur son île, et sous son parasol, François Hollande l’a, une fois encore, oubliée.

  7. François Hollande ou le double langage de la gauche: le candidat socialiste veut inscrire la loi de 1905 dans la Constitution alors qu’il refusa de voter l’interdiction de la burqua dans les lieux publics.

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