Humanisme, populisme et personnalisme

« Si je savais quelque chose qui me fût utile, et qui fût préjudiciable à ma famille, je la rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime » (Montesquieu).

Un danger sournois guette la démocratie. Sous l’apparence de la liberté de penser et de s’exprimer règne le piège de la bienpensance qu’on appelle aussi le politiquement correct. Son mécanisme consiste à guider la pensée sur les rails des connotations inconscientes en mettant hors circuit la réflexion et le bon sens.

On en arrive à ce paradoxe que des partisans affirmés de la démocratie et de la laïcité soient les premiers à manier la brutalité binaire du licite et de l’illicite mais adoucie par la méthode de la suggestion préférée à l’injonction.

C’est ainsi que certains brandissent l’étendard virginal de l’humanisme afin de stigmatiser par ricochet le populisme. L’humanisme, c’est le bien. Le populisme, c’est le mal : pensée beauf, café du commerce, saucisson vin-rouge, Dupont-Lajoie, droite extrême, bref le peuple d’en-bas vu des balcons ensoleillés et des maisons de campagne, ouverts sur le monde, accueillant à la mondialisation, au métissage culturel, commentant doctement et en anglais les malheurs des quartiers sensibles.

Ce mot d’humanisme brille de l’éclat de la Renaissance, sorti des ombres du Moyen-âge et resplendit au siècle des lumières. Il traduit les espérances d’une humanité libre et respectueuse d’elle-même, éclairée par la raison quand le populisme ne fait que répandre les odeurs nauséabondes de l’enfermement dans les réduits identitaires du rejet des différences et de la peur de l’autre et du nouveau.

Séduisant comme un village POTEMKINE, l’humanisme n’est cependant qu’un concept décoratif avant tout soucieux de masquer le vide de la pensée politique. Qui se permettrait aujourd’hui de se dire non-humaniste ? Humanistes, nous le sommes tous, mais encore est-il nécessaire de préciser ce que cette profession de foi doit traduire en politique.

S’agit-il seulement d’affirmer son goût pour la modération, pour les positions centrales, pour les synthèses, pour les ouvertures ? On risque alors de voir que la modération est souvent en politique synonyme d’impuissance et de piétinement, que le centre est partout et nulle part à la fois, que la gomme est un instrument inefficace pour dessiner un visage. L’humanisme se précipite dans la dénonciation de ce qu’il n’est pas, mais il peine à affirmer une identité politique, à dire ce qu’il est.

Cette identité est clairement affirmée dans le message de la droite populaire. Le véritable humanisme repose sur l’homme réel et sur la sauvegarde des conditions matérielles et spirituelles de la dignité de celui-ci. Ces conditions résident d’abord dans la reconnaissance de la personne humaine, non l’individu abstrait, mais cet homme inscrit dans une famille, dans une nation, dans une solidarité concrète et proche avec les autres, et d’autant plus porté à respecter les autres qu’il sera sûr de son enracinement. Une personne libre et responsable, comptant essentiellement sur son travail, ses efforts et sa réussite, une Nation souveraine et dynamique formée de citoyens d’autant plus portés aux échanges qu’ils ne se sentiront pas menacés par eux, une humanité composée d’identités préservées et fières de partager leur diversité sans la perdre. Voilà le véritable humanisme.

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11 commentaires

  1. “L’humanisme se précipite dans la dénonciation de ce qu’il n’est pas, mais il peine à affirmer une identité politique, à dire ce qu’il est. Cette identité est clairement affirmée dans le message de la droite populaire.”

    Le souci, M. VANNESTE, c’est qu’elle ne se traduit pas en actes.
    Et que vaut un propos, s’il est démenti par des faits ?

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/10/04/mais-ou-est-donc-passee-la-france_1581973_3232.html

    http://descartes.over-blog.fr/article-le-danger-pour-la-laicite-n-set-pas-celui-qu-on-croit-85296678.html

    Pensez vous, franchement, que M. SARKOZY puisse être “relégitimer”, “recrédibiliser” par vos propos…Si les actes, eux, montrent un Président trahissant tous vos propos ?

    Si les “humanistes” de l’UMP – en fait les ex UDF – ne savent pas dire ce qu’ils sont, seulement s’indignés contre les autres…Votre courant fait il mieux en dénonçant les entraves à ce qu’il croit…Tout en fermant les yeux sur ses convictions, dès lors que M. SARKOZY en est responsable (de ces entraves) ?

    A ce que je sache, le dénigrement de la France (via les nouveaux programmes) ou le soutien aux lobbystes sexuels (les féministes ou gay LIB) ne sont pas des décisions faites à l’insu du Président, de M. FILLON ou de la majorité ! Dont vous êtes…

    Vous dénoncez les moralisateurs. Très bien…Mais cela exige de vous un comportement exemplaire en la matière.

    J’aime mon pays. Je ne suis pas avare de critiques sur ce dernier pour autant. Même chose pour l’Union Européenne. J’aime l’idée européenne, je ne partage pas, pour autant, les vues de M. JUPPE – déjà prêt à donner la France comme en 1420 via le traité de Troyes – ni ne valide les décisions de M. BARROSO, à mes yeux le plus incompétent des hommes.

    Si vous aimez M. SARKOZY (et souhaitez son bien) ayez l’amitié de lui dire, directement, vos pensées….Et combien il se trompe en trahissant la France.

    http://www.youtube.com/watch?v=TfG3GzvXGXo&feature=related

    Croyez vous que la France mérite que votre loyauté à M. SARKOZY précède celle que vous lui accordez ?

  2. PAR ICI LA BONNE SOUPE !

    Bien sûr, le Président Sarkozy a, comme tout le monde, les défauts de ses qualités, mais il est à souhaiter que celui-ci ne soit pas remplacé par l’une ou l’autre de ces “valeurs de gauche” ayant du “tempérament” et du “caractère” à l’instar de ces deux complices, “camarades” qui, d’un commun accord, ont menti aux téléspectateurs en évacuant les problèmes de l’insécurité et de l’immigration pour ne pas décourager les millions de gogos prêts à redonner un euro !

  3. A gauche, les dirigeants continuent à se foutre du monde, tel François Hollande voulant être ” le Président de la victoire “…

  4. Sur google, taper “Les champions de la décadence”
    et ensuite pointer sur :
    “Allocution du 30 novembre 1965 – Charles de Gaulle- paroles …”

  5. A F.T.T et M. Thibault : le problème c’est que les Armagnacs (UMP) ne valent guère plus que les Bourguignons. (PS) et les coteries qui leur tournent autour (NC, EUROPE ECOLOGIE, etc)

    Personnellement, je n’aime pas qu’on déchire mon pays. Et faire le choix de Bernard d’Armagnac (M. HOLLANDE) pour Jean Sans Peur (M. SARKOZY) assisté l’un et l’autre de la Dame de Giac (Mme AUBRY), ou inversement, n’est pas le choix le plus formidable qu’il me soit donné.

    La France voit ses “Princes” se déchirer…Et pendant ce temps là, BEDFORD (M. BARROSO) se croit déjà propriétaire du pays (un peu comme M. FILLON s’illusionne sur sa possession de Paris ! Croit il donc que Copé soit détenteur de ses clés ?)

    En témoigne le « Six-Pack » : documents contraignants qui va permettre de renforcer la surveillance et le contrôle de Bruxelles sur le budget des Etats (mais aussi sur leurs déséquilibres macro-économiques), de rendre plus contraignantes les recommandations politiques faites par la Commission, et d’automatiser les procédures de sanction contre les mauvais élèves.

    Pour la France, l’UE recommande entre autres : une réduction drastique des exonérations sociales, un approfondissement de la réforme des retraites, l’assouplissement des procédures de licenciement, la remise en cause du salaire minimum.

    Ce “six packs” est bien sur en total illégalité avec les traités européens – ne serait ce que le dernier – mais cela n’a franchement pas l’air de perturber des parlementaires Français qui n’en ont que pour le nouveau “traité de Troyes”.

    Et malheureusement, pas de Charles à l’horizon.

  6. @ seb:

    Et que dire d’Isabeau de Bavière (Martine Delors) et de son laquais Pierre Cochon alias François Hollande ? Comme toujours, lorsqu’il s’agit d’humilier et d’affaiblir la France, le Parti de l’étranger est à l’oeuvre…

  7. Merci pour ce beau commentaire de cette pensée de Montesquieu (Mes pensées, I L’auteur, 1 Son caractère, n° 11). On peut opposer à l’universalisme de Montesquieu l’enracinement familial d’Albert Camus, résumé dans la fameuse formule de Stockholm “Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice.”

  8. A Thibault :

    J’ai déjà donné à Mme AUBRY et M. HOLLANDE un rôle : pour la première, celui de Dame de Giac, pour l’autre celui de Bernard d’Armagnac.

    Tous ces braves gens – y compris Jean Sans Peur alias M. SARKOZY – savaient pertinemment qu’ils déchiraient le pays.

    Isabeau de Bavière a beaucoup de torts – celui d’avoir renié son fils notamment – mais elle a cherché, et cela avec un certain courage, la paix. Fluctuant d’un camp à l’autre, cherchant à s’imposer à ces belligérants, sacrifiant (au passage) sa fille au conquérant, elle a essayé de chercher une issue favorable au pays. Elle n’y est pas parvenue.

    Elle a trahi la France, mais de manière assez involontaire. Elle croyait, vraiment, en l’émergence d’un grand Royaume anglo-français. Un peu comme en Europe, certains se sont ralliés à Hitler parce qu’ils rêvaient d’un Empire où la France tiendrait une place imminente au coté de l’Allemagne.

    Ceux là ont fait des erreurs…Ce n’est pas le cas de Jean Sans Peur, qui savait très bien qu’il trahissait son pays, en refusant de secourir Rouen puis en pactisant avec l’Anglais. Même chose pour Bernard d’Armagnac, qui fut un tellement bon administrateur de Paris, que les Parisiens n’eurent qu’une envie : ouvrir leur porte au “Grand Empereur d’Occident” (Duc de Bourgogne) !

    M. COCHON était un défenseur de la Foi. Il ne pouvait comprendre, ni même admettre que Jeanne puisse être l’envoyée de Dieu, qu’elle puisse communiquer avec “Lui”. S’il se fit l’allié des Anglais, c’est sans doute parce qu’entre la France et la sauvegarde de l’Eglise, il préférait la deuxième solution.

    Mais là encore, ce n’était qu’un exécutant. Un peu comme l’écervelé qui s’en alla dans Paris pour tuer Henri IV.

    Le “parti de l’étranger”…C’est une malédiction française. Pour une raison qui m’échappe, les Princes de Sang, puis les élus, sont toujours les premiers (alors qu’ils devraient être ses légitimes défenseurs) à trahir le pays.

    Et quand ils ne ne le trahissent pas, c’est pour en dire du mal. La France est toujours trop ceci, trop cela, pas assez ceci, pas assez cela…Et dernièrement, on a tous pu entendre le brave M. JUPPE expliqué qu’il était d’accord pour tuer la France, ce “petit pays” qui, comme chacun sait, ne peut vivre sans l’euro (l’Angleterre le fait bien pourtant, la Suisse aussi et quand l’URSS a éclaté, il ne me semble pas que la redécouverte des monnaies nationales aient été la catastrophe annoncée !) et ne peut exister sans les autres (ce qu’elle fait pourtant depuis plus de 1000 ans !)

    En fait, ce qui est desespérant, c’est qu’aujourd’hui, les partis politiques jouent la surenchère dans les “modèles” mais aucun n’a “l’esprit capétien”. C’est pourtant bien çà l’âme de la France !

    Philippe Auguste – qui a remis à flot le pays – et Charles V – qui lui a évité l’effondrement – et même le très peu charismatique Charles VII (il semble que les Philippe et les Charles portent chance au pays !) ont fait preuve de cette “âme capétienne” et connassaient, eux, le vrai courage : non pas “faire des choix impopulaires” mais faire “des choix avisés” pour le pays…AVEC le soutien des FRANCAIS !!!

    Quand Charles V a créé l’impôt permanent – pour défendre le pays pendant et hors période de guerre – il l’a fait avec le consentement des FRANCAIS ! En montrant à ces derniers que cet impot ne servait pas à embellir ses demeures, mais était bien affecté à la défense du pays…Et donc des Français ! Résultat ? Ce n’est qu’en 1418 – une fois que les deux factions auront bien discréditer l’emploi de cet impot – que ledit impot sera abrogé !

    Quand Philippe Auguste prendra possession de terres jusqu’alors “anglaises” il ne va pas y aller en envahisseur. Tout au contraire, il va tout faire pour être aimé ! Si bien que lorsque Jean sans Terre demandera à l’Aquitaine un soutien financier…Celle ci refusera !

    Charles VII ne procédera pas autrement. Le “Bien Servi”, le “Victorieux” fera tout pour restaurer le pays. Il est d’ailleurs le premier de nos rois à avoir choisi un…Hymne national ! Et pour ce qui est des réformes entreprises – ayant un vrai impact – le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles ont été acceuillies avec bienveillance puisque ce “si bon roi” a vu accourir de tout le Royaume des demoiselles, envoyées pour lui “témoigner la reconnaissance” des Français !

    Précurseur avant l’heure, Saint Louis. Ses fameuses ordonnances reposaient sur un véritable travail de fourmi – performance pour l’époque – témoignant de l’intérêt du roi pour les Français. Outre son prestige de saint, il faut croire que ce roi a laissé un souvenir des plus agreables pour ces sujets, puisqu’il est devenu pour ses successeurs une référence comme peut l’être De Gaulle…

  9. A l’attention de votre parti comme de tous les autres.

    Avant de trouver des boucs-émissaires du type parties émergées de l’iceberg (bien visibles donc identifiables), généralement les pauvres et immigrés pauvres, prenez le Mal à la racine :

    http://www.b-leblanc-halmos.com/6-finance/Morts_pour_la_finance1.pdf

    Les nouvelles générations appelées plus ou moins correctement “génération Y”, celles nées avec les technologies de l’information sont on ne peut moins dociles et malléables.
    Ce sont d’elles que proviennent les mouvements d’Indignés qui font tâche d’huile partout dans le monde, suivies des plus vieilles générations dites X et aussi hippies.
    Ne pas en rire ou les mépriser car elles ne veulent plus d’un système économique mortifère, sans valeurs humanistes, sans sens!

    Cela change aussi du ridicule, sempiternel et stérile clivage droite/gauche! si au moins nous avions un centre rassembleur et fort avec les éléments de bonne volonté de tous bords…sinon à quoi bon voter en 2012 pour les mêmes bonnimenteurs impuissants face à cette diabolique finance mondiale?!

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