L’identité de la France ou la Loire paisible

Vendredi soir se tenait à la préfecture de Lille le débat sur l’identité nationale. Je dois faire deux aveux : le premier est que j’y allais avec des pieds de plomb, par devoir et avec la crainte qu’il n’y ait pas de débat ou que celui-ci conduise à la confrontation. Le second est que je m’étais trompé. Il y a eu débat, et débat de qualité, au cours duquel l’immigration a été évoquée mais sans monopoliser les échanges. Certes, il y a eu un léger incident, purement verbal, entre un militant du MNR et un autre participant excédé par ses propos, mais il y a eu aussi un dialogue entre un membre du FN et un « chrétien d’extrême-gauche » (sic). Autrement dit, une catharsis réussie qui a paru libérée ceux qui avaient des choses à dire, et paraissaient les retenir depuis longtemps. On a bien sûr parlé d’intégration, de racines, de mosaïque, mais aussi beaucoup de dignité et c’est même sur la fierté qu’est intervenu un orateur manifestement peu enclin à l’extrémisme.

Pour ma part, j’ai développé une comparaison. La France, c’est comme un grand fleuve. Comme lui, elle a une source, toujours la même, notre héritage occidental et chrétien, mais comme lui elle a reçu l’apport de nombreux affluents qui l’ont enrichie. Le cours de ce fleuve et qui en constitue l’identité, c’est bien entendu l’histoire de notre pays, ce passé qui doit éclairer notre avenir commun. Son unité qui réunit toutes ses eaux, c’est notre langue et les valeurs qu’elle sert à communiquer. On pourra toujours s’interroger sur le sens de la mer : l’Europe ? L’humanité ? En tout état de cause, appartenir à une Nation, c’est savoir qu’une personne est toujours un pluriel constitué d’un héritage reçu, de relations vécues, d’un patrimoine transmis, d’une richesse constituée avec d’autres que soit et aussi tournée vers l’altérité du monde. Qu’aurions-nous en effet à offrir aux autres cultures, à l’humanité, si nous n’avions pas préservé et enrichi la nôtre, si nous n’en tirions pas la fierté légitime que l’on ressent quand on offre ?

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2 commentaires

  1. Le problème ce n’est pas le fleuve : les Français aiment la France. Et ils savent parfaitement quelle est son identité.

    Le problème, c’est le manque de foi des politiques dans le projet France.

    Par ex, on ne cesse de dire que les Français se replient sur le passé. Peut être…Mais quel avenir ont ils quand les politiques ne cessent de dire que la France est en retard ? Obsolète ? Un “pays moyen” ? (réfléxion stupide d’un type qui bien que se réclamant de l’aristocratie, n’a pas une goutte du sang capétien et qui dès lors ne comprend pas qu’un pays peut être grand même si sa taille géographique ne le prédispose pas à l’être)

    La France a énormément changé en bien comme en mal. Pourquoi ne jamais le dire ? Toujours regarder “ailleurs” ?

    Je ne sais pas bien quand le fil s’est rompu, mais il y avait une vraie continuité du projet France entre les régimes politiques. D’où le réflexe “europe, europe” des élus Français qui au passage défendent bien mal la France sur le plan européen (cf prix de la carpette anglaise et site de M. QUATREMER, cf euractiv)

    Pourquoi aussi rester pendant à certains événements de notre Histoire ? Oui…On a colonisé des peuples, et des pays. C’est vrai. Et bien, moi qui suis descendant à la fois de colonisateur et de colonisé – mon arrière grand mère était esclave et elle a épousé un colon (héritier “rescapé” d’une certaine Révolution française, où là encore j’avais des ancêtres dans les deux camps) – je commence à en avoir marre.

    Est ce que je réclame à M. BERLUSCONI des regrets pour la colonisation de la France par l’armée de César ? Non. Est ce que je demande aux nordiques des excuses pour avoir fait venir dans la Gaule romaine une tribu éthéroclite se faisant appeler “les Francs” ? Non plus.

    J’aimerais sincèrement qu’on “dépasse” l’Histoire. Arrêtons de nous culpabilisez sur l’esclavage du 19 ème siècle. Et combattons l’esclave actuel ! Cela sera plus utile.

    Et puis…Que M. SARKOZY lise l’Histoire de France. Il découvrira qu’en dépit de tous leurs défauts, aucun dirigeant de notre pays n’a confondu son rôle avec celui de clown. Qu’il prenne un peu de hauteur. Tiens, qu’il prenne Philippe Auguste en ex.

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