La récidive a récidivé

Une fois encore, un agresseur libéré trop précocément a récidivé en violant et tuant une victime. Le bon sens ne peut que commenter en disant, comme le faisait Geroges Fenech hier dans C dans l’Air : “Si la peine décidée par les tribunaux au nom du peuple français n’avait pas été défaite par un juge, l’assassin qui avait encore plusieurs années à purger serait encore en prison et la jeune femme serait elle, en vie“. Récemment, à la mi-septembre, j’intervenais dans le cadre du débat sur la loi pénitentiaire, et je disais : “Les statistiques des libérations réussies ne valent rien auprès de la jeune femme violée et assassinée par un agresseur en semi-liberté.” Les faits qui viennent de se produire me donnent malheureusement raison et laissent mal augurer des conséquences de la loi qui vient d’être votée. En contradiction avec toutes celles que la majorité actuelle met en oeuvre pour lutter contre la montée des crimes et des délits et avec succès, puisque ceux-ci ont baissé de 14% entre 2002 et 2008, la loi pénitentiaire consacre sa plus grande partie à défendre les droits des personnes incarcérées, et son deuxième titre, à faciliter la gestion hôtelière de prisons trop pleines, parce qu’elles sont trop peu nombreuses, et que l’on n’a pas fait l’effort d’instaurer les Travaux d’Intérêt Général pour les délits les moins importants commis par des primo-délinquants.

Comme je l’ai dit lors du débat, la belle âme qui s’exprime dans la première partie du texte laisse la place dans la seconde partie à un gestionnaire obsédé par l’idée d’accélérer le flux des personnes condamnées à la prison en aménageant les peines afin de diminuer le “stock” des condamnés qui ne peuvent aller en prison faute de places et se trouvent donc impunis. L’article 32 de la loi, que j’ai fortement contesté, impose même une obligation pour les juges de trouver une autre solution que la prison, considérée comme un dernier recours, et ensuite, de réduire ou de remplacer les peines de prison. Certes, Michèle Alliot-Marie a tenu à ce que les récidivistes et les délinquants sexuels soient exclus de ce dispositif. Il n’en reste pas moins que les libérations anticipées et les peines de substitution pourront bénéficier à des condamnés jusqu’à deux ans. J’ai rappelé que Guy Georges ne l’avait été qu’à 18 mois lors de sa première condamnation… Si l’aménagement de la peine peut bénéficier à certains, il peut aussi être perçu par les pervers comme un encouragement fondé sur le sentiment de l’impunité. Il faut espérer que l’on reviendra rapidement sur ce texte pour le mettre en cohérence avec le monde dans lequel nous vivons, car le risque de voir des juges appliquer ce texte au maximum, en prétendant obéir à la loi pour mieux nuire à la politique actuelle, n’est pas à exclure. Ils en ont encore fait la démonstration après la malheureuse intervention d’Eric Besson sur la Jungle de Calais.

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4 commentaires

  1. non Monsieur le Député vous ne pouvez laisser croire que cette personne a été libéré sous l’effet du laxisme d’un juge. Si la loi est mauvaise il faut la changer, et vous connaissant vous allez fermement vous y employez.
    Si le pays manque cruellement de prisons, le grand EMPRUNT devrait pouvoir y remédier.
    En ce qui concerne votre toute derniére proposition de loi, je suis inquiet car habitant le VAUCLUSE il m’arrive assez souvent en hiver ,surtout par les jours de mistral de circuler avec un foulard sur le nez et un bonnet enfoncé jusqu’au oreilles. VAIS JE POUVOIR CONTINUER ?

  2. Monsieur le Député ,
    Au sujet de votre dernière proposition de loi relative au travestissement : hors de la sorte d’obsession qui semble vous envahir s’agissant de tout ce qui a trait à la confusion des sexes (cf vos déclarations antérieures), obsession qui vous en conviendrez pourrait à la longue devenir risible voire suspecte, ne croyez vous pas que le temps passé à rédiger la dite proposition aurait pu être utilement employé à d’autres sujets ; la lutte contre la précarité et contre l’exclusion, la scandaleuse situation des prisons françaises ou encore pour exemple la désastreuse dégradation de l’alphabétisation des plus jeunes.. la liste est longue trop longue, alors de grâce rendez à la politique toute sa noblesse : celle d’aider les hommes et femmes de ce pays à vivre ensemble sans exclure ou stigmatiser sous prétexte de “déviance” supposée et fantasmée, une fraction de la population.

    Salutations distinguées
    AB

    @ AB : Monsieur, il est évident que vous n’avez pas lu ma PPL (ni même d’ailleurs l’article correspondant : http://www.christianvanneste.fr/?p=3357) puisqu’à aucun moment je ne fais référence dans celle-ci à “des travestis” ! Par ailleurs, et vous pouvez le voir aisément sur ce site, c’est loin d’être mon unique problème… En revanche, j’estime, et c’est un devoir, que la sécurité est la première des libertés (cf Montesquieu) et que l’élu du peuple que je suis doit tout faire pour préserver la tranquilité, la sécurité et la sûreté de ses concitoyens. Bien à vous

  3. Monsieur le député,
    je cois que vous êtes professeur de philosophie, vous n’êtes donc pas sans connaitre l’histoire des courants de pensée et en temps qu’homme politique, l’histoire politique.
    Vous savez donc que utiliser la peur de vos concitoyens est un moyen très efficace pour ce faire élire et depuis l’antiquité à aujourd’hui, beaucoup d’hommes politiques ont “réussi” grâce à cela.
    L’idée donc d’utiliser cette peur ou ces peurs est donc bien naturel et même compréhensible pour un homme politique qui ne vit que par les suffrages de ces concitoyens.
    C’est aussi un moyen d’être ou de se maintenir au pouvoir afin de pouvoir promouvoir ces idées : “la fin justifie les moyens”.
    Mais, je vous en prie, réfléchissez un moment au risques pris, à la dérive que les politiques sécuritaires ont toujours amené le long de l’histoire.
    Merci

  4. Les délires sur les dérives sécuritaires que je viens de lire de la part de vos contradicteurs nous ont amené là où nous en sommes : une société dans laquelle les victimes bénéficient de moins de considération que leurs bourreaux.”

    Une telle société est méprisable, surtout lorsque des magistrats sont formés à un tel tropisme.

    Si les victimes des récidivistes n’ont plus de vie pour s’exprimer, les bonnes consciences de gauche ont eux aussi du sang sur les mains et il est URGENT que les magistrats soient VERITABLEMENT responsables des conséquences de leurs décisions.

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