La politique française : une exception culturelle ?!

Hier, journée particulièrement chargée à Paris.

En premier lieu, un déjeuner avec le Ministre de la Culture et de la Communication, Madame ALBANEL. Au menu, les deux lois sur la réforme de l’audiovisuel et sur la loi Création et internet. Échanges passionnants sur l’objectif de ces textes qui est de sauvegarder la seule exception française qui vaille : l’exception culturelle. Celle-ci exige de maintenir et d’amplifier si possible sans augmenter la dépense publique le soutien à la création des œuvres dans notre pays. Cette exigence en appelle deux autres : d’une part, il faut que la production audiovisuelle continue à bénéficier en France d’un régime privilégié qui suppose notamment l’intervention des chaînes de télévision et singulièrement du service public, avec une idée nouvelle qui serait d’étendre le soutien aux œuvres de flux au-delà du cinéma. C’est MALRAUX qui soulignait l’ambivalence de la création cinématographique, à la fois industrie et culturelle. C’est la raison pour laquelle il faut dépasser le plaisir nombriliste de la production française pour nous tourner résolument vers le rayonnement de celle-ci. D’autre part, il faut sauvegarder les intérêts légitimes des auteurs et des ayants-droits, menacés par le piratage sur internet. Il y a un équilibre à réaliser entre la liberté des créateurs de vivre décemment de leur travail, et celle des internautes qui ont droit au respect de leur sphère privée, mais n’ont, sans mauvais jeu de mot, pas de “licence de vol”… Il faudra que nous soyons très fermes sur ce sujet pour ne pas sombrer dans la démagogie jeuniste. Il faut avoir le courage de ses valeurs surtout lorsqu’elles coïncident parfaitement avec l’intérêt général.  Le projet Hadopi répond d’ailleurs tout à fait à cet objectif puisqu’il institue une réponse graduée, pédagogique et dissuasive, en lieu et place du système purement coercitif et disproportionné, auquel avait conduit le malheureux recours du Parti socialiste devant le Conseil constitutionnel sur la riposte graduée contenue dans la précédente loi Dadvsi.

J’ai participé ensuite à la Journée de travail du Groupe des Réformateurs auquel j’appartiens et dans lequel je suis plus particulièrement chargé des libertés individuelles… Échanges intéressants après un exposé de Nicolas BAVEREZ. Il est toutefois dommage que certains en soient encore à regretter l’UDF quand il est évident que l’articulation entre la machine politique qu’est l’UMP et le groupe des Réformateurs doit se faire comme dans les pays anglosaxons : un grand parti d’un côté, des groupes de réflexion propres à le stimuler de l’autre. Je suis parfois inquiet que la politique française ait tendance à oublier la nécessité de ces deux modes d’action.

Les réflexions à long terme sur le déclin de notre pays de BAVEREZ devraient cependant nous inciter à privilégier la réflexion au réflexe. Il y a parmi les faits les plus récents qui ont défrayé la chronique des interventions qui semblent davantage appartenir au second plutôt qu’à la première.

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