A l’UMP, le ton monte entre l’aile droite et les centristes

Après la défaite, la victoire? Les quarante-quatre députés UMP, membres du collectif de la Droite populaire, se sont félicités jeudi que le gouvernement ait enfin accepté, en deuxième lecture du projet de loi sur l’immigration, de mettre fin à l’acquisition automatique de la nationalité française pour tous les étrangers nés sur le territoire national. Désormais, les 3000 jeunes majeurs concernés devront écrire une lettre manuscrite de «demande de certification de nationalité». Ce que l’ancien ministre de l’Immigration, Éric Besson, avait refusé aux élus UMP en première lecture. La naturalisation des étrangers sera en outre conditionnée à l’obtention d’un examen de connaissances, dont les modalités seront fixées par décret en Conseil d’État.

Une sorte de donnant-donnant, car les députés appartenant à l’aile droite du groupe UMP ont été meurtris que le gouvernement accepte de retirer, mardi, l’une des mesures phares du texte concernant l’extension de la déchéance de nationalité pour les assassins de policiers. Et ce, sous la pression de 68 députés centristes, radicaux et Nouveau Centre, emmenés par Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, et Pierre Méhaignerie, le leader des centristes de l’UMP à l’Assemblée. On a assisté à «un putsch silencieux qui ne dit pas son nom. La mobilisation autour de la déchéance de nationalité est un faux nez pour préparer la candidature de Borloo en 2012», affirme Lionnel Luca (Alpes-Maritimes), qui parle d’un «mardi noir pour la majorité présidentielle». Philippe Meunier (Rhône), juge «inacceptable et intolérable» que la suppression de cette mesure phare du projet sur l’immigration «n’ait pas été discutée en réunion du groupe UMP». L’élu du Rhône refuse «la politique du couteau sous la gorge». Cela dit, les députés membres de la Droite populaire ont préféré quitter l’hémicycle, mercredi soir, pour ne pas prendre part au vote sur l’amendement Goasguen de suppression de l’extension de la déchéance, pour ne pas «contrer le gouvernement».

Tous sauf un: Christian Vanneste, qui a voté contre. «Au sein du groupe UMP, l’ancienne fracture idéologique RPR-UDF s’est reconstituée», déplore le député du Nord, qui considère que «les liens au sein du groupe UMP vont se distendre à l’approche de l’élection présidentielle». (…)

Le Figaro, vendredi 11 mars 2011

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4 commentaires

  1. “Après la défaite, la victoire ?”

    Quel terme navrant ! La loi n’est pas censée être le résultat d’un “match” de foot ! Mais bien un texte visant à défendre contre des actes nuisibles à la Société !

    “Les quarante-quatre députés UMP, membres du collectif de la Droite populaire, se sont félicités jeudi que le gouvernement ait enfin accepté, en deuxième lecture du projet de loi sur l’immigration, de mettre fin à l’acquisition automatique de la nationalité française pour tous les étrangers nés sur le territoire national.”

    Bon, faut il encore le rappeler ? Le Gouvernement, c’est l’Exécutif. Le gouvernement, c’est le régime politique. Que M. FILLON ait été félicité par les membres du collectif, je veux bien l’admettre. Qu’ils aient procédé de même envers la République, en revanche…!

    Pour le reste, il est faux de dire que le Gouvernement (et non le gouvernement) a mis fin à l’automaticité de la nationalité française. Ce n’est pas du tout ce que dit l’amendement présenté par le rapporteur M. GOASGEN.

    En effet, l’automaticité de l’acquisition de la nationalité en vertu du droit du sol pour les jeunes étrangers de 18 ans n’est pas supprimée…Elle n’est, simplement, pas “officialisée”. Ce qui n’est pas la même chose.

    Le schéma choisi par l’Assemblée est, à cet égard, semblable à ce qui existe pour le droit de vote. Les Français acquièrent le droit de vote, en vertu de leur souveraineté, à leur majorité. Mais pour voter, ils doivent s’inscrire sur les listes électorales. S’ils ne le font pas, ils ne se privent pas du droit de voter, qui leur est reconnu par la Constitution, mais de la “possibilité” de le faire, s’ils ne remplissent pas les conditions fixées par la loi.

    Bref, les Français nés de parents étrangers (et non les “étrangers”) obtiendront donc bien automatiquement la nationalité française…Cependant, ils ne pourront jouir (du moins c’est ce qu’on comprend à la lecture de l’amendement Goasguen) qu’après avoir fait acte de leur désir de souveraineté.

    Bien que je préfère cet amendement à celui présenté par le collectif, je ne vois pas bien l’intérêt de ce dernier…Qui risque, d’ailleurs, l’inconstitutionnalité, en raison de la violation de la DDHC, de la Constitution…Et du traité de Lisbonne.

    Pour ne prendre que cet ex, on peut penser que cet amendement sera reçu comme étant un cavalier législatif. C’est à dire un article de loi qui introduit des dispositions qui n’ont rien à voir avec le sujet traité par le projet de loi. Or, de quoi traite le texte de loi ? D’immigration et de droit d’asile.

    Or, si l’on peut comprendre que le Législateur s’intéresse aux “étrangers” qui immigrent dans notre pays, on ne voit pas bien ce que vient faire ici la nationalité française pour les FRANCAIS nés de parents étrangers qui, à preuve du contraire, ne sont pas des migrants !

    La loi Guigou traitait de la nationalité.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_du_16_mars_1998_relative_%C3%A0_la_nationalit%C3%A9

    On ne peut pas en dire autant de celle de M. HORTEFEUX, qui traite, rappelons le, d’un pacte européen sur l’asile et l’immigration !

    “la naturalisation des étrangers sera en outre conditionnée à l’obtention d’un examen de connaissances, dont les modalités seront fixées par décret en Conseil d’État.”

    Le “en outre” est de trop, puisqu’on ne parle pas des mêmes personnes. Les personnes concernées par le “certificat” (quel terme !) sont des Français. Les naturalisés, sont, eux, des étrangers désireux d’acquérir la nationalité française.

    Personnellement, je ne vois pas bien en quoi un test de connaissance sur le pays, serait à même de manifester l’amour de la Patrie !

    En effet, face à un tel test…M. SARKOZY n’aurait, lui, jamais obtenu son “diplôme” pour devenir Français ! Car si l’on se fit à ses déclarations – les “racines juives” de la France ! Ha bon ? – à sa diction (aie ! aie ! aie !) et à sa connaissance très imparfaite de l’Histoire du pays…Il aurait vite été “démis” de sa nationalité automatique !

    Je cite le Président :

    “Si y en a que ça les démange d’augmenter les impôt” (aie ! aie ! aie ! M. SARKOZY ne connait donc pas la langue de la République ? Est ce trop dur de parler français ?)

    “On se demande c’est à quoi ça leur a servi ?” (Ouille, ouille, ouille ! On peut s’interroger sur l’opportunité des études pour certains énarques au regard de leur capacité…Cela ne sonne t il pas plus juste ? Et n’est ce pas aussi plus joli “en bouche” ?)

    “J’écoute, mais je tiens pas compte !” (Provins, le 20 janvier.) Est ce si difficile d’utiliser la langue de Molière ? Lequel se serait trucidé à entendre le Président ne pas utiliser la GRAMMAIRE française ! On dit de certains lycéens…Mais M. SARKOZY a plus de CINQUANTE ans, lui !

    Toute la beauté de la langue française, semble échapper à M. SARKOZY…Comme on la vu, et on s’en aperçoit, encore :

    “On commence par les infirmières parce qu’ils sont les plus nombreux” (Rambouillet, le 13 mars.)

    Les infirmières sont des femmes ! L’utilisation du pronom “ils” est donc particulièrement malvenu…Ce d’autant plus que M. SARKOZY semble ignorer l’accord sujet verbe et les accords singulier pluriel !

    Que penser de quelqu’un, qui par ailleurs, mange ses mots ? Les Américains ont toujours l’air d’avoir une patate dans la bouche…Mais en France, pays distingué, on est censé ne pas parler la bouche pleine…Ou en donner l’impression !

    “ch’ais pas” au lieu de “je ne sais pas” (décidémment, les négations !), “ch’uis” au lieu de “je suis” ou encore “m’enfin” au lieu d’un adverbe beaucoup plus élégant et français comme “parbleu” !

    Bref, M. SARK0ZY, qui cherche à imiter le FN, devrait au moins imiter M. LE PEN, qui de toute évidence, aime son pays, lui (la France) car il parle français…Et se fait très bien comprendre des Français.

    D’ailleurs, jadis, les rois de France ne parlaient ils pas…Français ? Une langue que, sans doute, la majorité des sujets de sa Majesté ne parlaient pas quotidiennement, mais qui, parce qu’elle était la langue du roi (comme elle est aujourd’hui celle de la République) se doit être celle utilisée par l’élu de Dieu ou les élus républicains, Président en tête.

    Car les Français, contrairement à ce que M. SARKOZY croit, ne peuvent admettre que leurs élus rabaissent la langue du pays. Et il est fort à parier que si, par ex, Louis XIV avait utilisé la langue d’oc ou d’oil pour parler à ses sujets, plutôt que le français, ceux ci en auraient été très choqué…

    Tout simplement parce que le fait d’utiliser une langue noble ou le vouvoiement valorise les auditeurs…Alors que le tutoiement ou/et une langue travestie, nivelle par le bas la qualité du dialogue.

    Pour finir…Les Français ne semblent pas être les seuls à avoir des problèmes d’identité. L’UMP aussi….Ou du moins ses membres ! En témoigne le jeu de “cache cache” des candidats aux cantonales !
    http://www.liberation.fr/politiques/01012324732-toi-aussi-demasque-les-ump
    http://www.bbec.lautre.net/www/spip_truks-en-vrak/spip.php?article994

    Aurait on peur, à l’UMP, de revendiquer sa “famille” ? Comment faire confiance à des personnes qui, bien qu’adhérents à l’UMP…Font tout pour cacher leur appartenance politique ?

    Scrutin local ? Je veux bien. Mais l’UMP ne serait il qu’un parti “national” dès lors ? Si oui, alors pourquoi l’UMP prétend t il avoir des attaches “locales” alors que ses candidats renient son identité ?

    Plus encore, comment voter pour un candidat qui se renie lui même ? Pour moi, c’est comme si un homme ne voulait pas reconnaître sa femme, la cacherait parce qu’il en a honte.

    L’argument du “vote sanction” est d’autant plus pitoyable. Car, si ces candidats, soutiennent la politique gouvernementale (et présidentielle) on peut espérer que c’est parce qu’ils considèrent qu’elle va dans le bon sens pour la France !

    En reniant leur appartenance partisane…Ils donnent donc caution aux autres candidats, qui effectivement, ne peuvent qu’appeler à la sanction d’un Gouvernement…Qui au travers de la honte des candidats cantonaux…Prouvent la nécessité de cette sanction ! Qui aurait honte d’un bon travail ? Si ces candidats ont honte de leur parti…Et de l’Exécutif national…C’est qu’ils sont, de toute évidence, des pleutres, et surtout des personnes manquants sérieusement de volonté politique.

    Chez moi, le “candidat” UMP a une propagande verte…Au point que j’ai cru que c’était les écolos ! Pas le moindre signe de reconnaissance partisane…Et surtout pas la moindre mention du parti ! Sans parler du coté très “apolitique” du prospectus !

    Tout au contraire, le candidat “socialiste”, et pourtant je ne l’apprécie guère, n’a froid aux yeux ni honte pour se positionner sur l’échiquier politique local, sous les couleurs du Parti Socialiste.

    Bref, ce candidat revendique l’action de son parti, sur la scène nationale comme locale. Il exprime ainsi son adhésion aux valeurs et aux actes de son parti. Ce qui ne l’empêche pas de se positionner, parfois, sur des points contraires à l’orientation de son parti. Mais au moins, lui, assume. Il fait parfaitement comprendre à l’électeur pourquoi il a adhéré au PS.

    On ne peut en dire autant, comme je l’ai dit plus haut, du candidat UMP “sans etiquette” qui, lui, semble couvert de honte. C’est son droit le plus strict…Mais dans ce cas, il conviendrait qu’il change de parti ou bien qu’il fasse son propre parti ou bien qu’il se présente en indépendant.

    Certes, les mariages de raison ne sont pas neufs, ni blamables en soit. Mais on peut penser qu’il vaut parfois mieux divorcer, quand l’épousée est ainsi laissée dans l’ombre, par honte qu’on la voit.

    Pour ma part, j’étais fier (lorsque j’étais élu) aussi bien de donner la main à mon épouse, que d’afficher les couleurs de mon parti (dans la joie ou la douleur). Et les électeurs me faisaient confiance…Parce qu’ils avaient la certitude que j’assumerais tous mes actes.

    Alors, à quand la même chose à l’UMP ? Je vais finir par voter pour le candidat qui assume le plus, sinon !

  2. @ seb:

    “Car les Français, contrairement à ce que M. SARKOZY croit, ne peuvent admettre que leurs élus rabaissent la langue du pays. Et il est fort à parier que si, par ex, Louis XIV avait utilisé la langue d’oc ou d’oil pour parler à ses sujets, plutôt que le français, ceux ci en auraient été très choqué…”

    D’ailleurs, c’est si vrai que les Français préférèrent Jean-Marie Le Pen à Lionel Jospin notamment parce qu’il démasculinisa des noms communs, fit enseigner des dialectes disparus pour appauvrir le français et accepta une loi coupant la Corse du reste de la Nation.

  3. A Thibault :

    Nous avons déjà évoqué le sujet, il me semble, concernant la Corse. M. JOSPIN ayant besoin pour une loi “ordinaire” du soutien du Sénat (à “droite” depuis 1958) et des 3/5 du Parlement pour une révision constitutionnelle, les torts sont plus que partagés entre la “droite”, la “gauche” et même le “centre”…Qui (malheureusement) semblent en permanence se liguer pour détruire la France. (Traité de Troyes, révision constitutionnelle de 1940, vote de la mort de Louis XVI (connerie monumentale !), loi des suspects, etc.)

    Pour le reste, force m’est de remarquer que M. Le Pen, en dépit de ses positions, et de certains de ses propos bien peu respectueux de la DDHC…A toujours su s’exprimer en français.

    Tous les prédécesseurs de M. SARKOZY, ont su – y compris M. VGE (une fois passée la période “allons diner chez le Français moyen”) – s’exprimer, pareillement, dans la langue de Molière, avec talent, même si certains se sont permis des expressions sorties de nulle part (du style le fameux abracadabrantesque) et en vouvoyant leurs interlocuteurs.

    M. SARKOZY, lui, prend un malin plaisir à déformer la langue de la République, celle que (pourtant) les Français souhaitent voir leurs dirigeants parler…Tout simplement parce qu’elle incarne la France comme la République.

    Je ne comprends pas les raisons de ce comportement, qui ne fait que ridiculiser la personne de M. SARKOZY (ce qui me laisse totalement indifférent : s’il veut jouer les clowns c’est son droit le plus strict) mais aussi la fonction présidentielle (ce qui, là, me concerne au premier chef, du fait du rôle de représentation que doit tenir M. SARKOZY….Comme du reste M. VANNESTE et ses collègues parlementaires)

    Pour finir, je pense que la défaite de M. JOSPIN s’explique très facilement. Cet homme a renoncé à la France. A ce qu’elle est, à ce qu’elle représente. Il s’est même renié lui même (faut il être stupide, tout de même, quand on se présente à la présidence, en tant que socialiste, et qu’on affirme “mon programme n’est pas socialiste”. Alors quoi ? Capitaliste ?!)

  4. @ seb:

    1) “Nous avons déjà évoqué le sujet, il me semble, concernant la Corse. M. JOSPIN ayant besoin pour une loi “ordinaire” du soutien du Sénat (à “droite” depuis 1958) et des 3/5 du Parlement pour une révision constitutionnelle, les torts sont plus que partagés entre la “droite”, la “gauche” et même le “centre”…”

    Non, vous confondez avec la loi organique du 21 décembre 1998 violant la révision du 12 juillet 1998 et ce n’est pas un élu de droite qui voulut couper Corses du peuple français mais un chef de gouvernement socialiste, comme Pierre Laval le fit naguère pour les Alsaciens et Mosellans.

    2) ” Je ne comprends pas les raisons de ce comportement, qui ne fait que ridiculiser la personne de M. SARKOZY (ce qui me laisse totalement indifférent : s’il veut jouer les clowns c’est son droit le plus strict) mais aussi la fonction présidentielle (ce qui, là, me concerne au premier chef, du fait du rôle de représentation que doit tenir M. SARKOZY….Comme du reste M. VANNESTE et ses collègues parlementaires) ”

    Il n’y a rien à comprendre puisqu’il s’agit de critiques venant de la gauche, laquelle fait de la propagande anti-gaulliste lorsqu’elle ne fait pas perquisitionner par des juges rouges le siège de l’UMP.

    3) “Pour finir, je pense que la défaite de M. JOSPIN s’explique très facilement. Cet homme a renoncé à la France. A ce qu’elle est, à ce qu’elle représente. Il s’est même renié lui même ”

    Voici une illustration de ce reniement de soi, je parle évidemment de ses excuses après avoir attaqué Jacques Chirac pour son âge: “Je m’en excuse parce que… ce n’est pas moi.” Qui sait, peut-être Lionel Jospin est-il schizophrène ?

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