Le big bang territorial qui fait pschitt !

En octobre 2008, un rapport intitulé avec modestie « Pour un Big Bang territorial » n’annonçait cependant qu’une mini-révolution en 10 propositions bien timorées par rapport aux besoins urgents du pays de rationaliser son organisation administrative, d’alléger ses finances publiques, et d’épouser enfin son temps.

Après des mois de palabres, avec le tunnel si long de la discussion générale et de ses 19 heures, la défense des acquis, des baronnies et des prés carrés l’a emporté avec un texte allongé, compliqué, truffé de compromis et de demi-mesures. Plus que jamais pourtant, devant les blocages et les archaïsmes qui empêchent notre pays d’affronter efficacement les dangers de notre époque, le législateur devait s’emparer d’un glaive et trancher le nœud gordien.

Il fallait supprimer le département, issu de la révolution et de la distance parcourue par un cheval dans une journée. On se contente par démagogie de supprimer la moitié des élus actuels tout en créant ces chauve-souris de la politique, régionaux majoritaires ici, départementaux minoritaires là, tandis que subsisteront les exécutifs, leurs cabinets pléthoriques, les fonctionnaires redondants, les compétences et les financements croisés, certes diminués, mais non abolis.

La permanence des départements ne règle pas les problèmes qui naîtront de la montée en puissance des métropoles. Là encore, il fallait ne pas hésiter à tendre vers la réduction à deux niveaux administratifs, celui de 15 régions métropolitaines, et celui des communes regroupées en-deçà d’un seuil croisant le nombre d’habitants et l’aire géographique et comprenant les métropoles soumises au régime PLM.

Cette indispensable réforme annoncée dans le grand tournant des Communes de France (Paul Bernard) est bloquée depuis plus de 40 ans, au profit d’une décentralisation confuse qui satisfait certes beaucoup d’élus, mais enfle les dépenses et ralentit l’action. Que l’Etat n’ait plus la charge des collèges et des lycées est une excellente chose. Que la région en ait la double responsabilité en serait une meilleure. Que l’Etat, à travers des agences limitées dans le temps, procède aux actions urgentes et nécessaires sans être comme Gulliver prisonnier des lilliputiens locaux, ceux-là même qui ont encore gagné la bataille.

C’est la raison pour laquelle je ne voterai pas le projet de loi relatif à la réforme des collectivités territoriales.

Articles liés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.

Veuillez noter que les cookies essentiels sont indispensables au fonctionnement du site, et qu’ils ne peuvent pas être désactivés.

Pour utiliser ce site Web, nous utilisons les cookies suivant qui sont techniquement nécessaires
  • wordpress_test_cookie
  • wordpress_logged_in_
  • wordpress_sec

Refuser tous les services
Accepter tous les services