Un test ADN détaillé…

A la veille de l’examen en Commission Mixte Paritaire (CMP avec 7 sénateurs et 7 députés) du projet de loi sur l’Immigration et le droit d’asile, vous trouverez ci-dessous la quatrième partie (I, II et III) de ma réflexion au sujet de ces trois lettres qui décidément fâchent…

Le recours au test ADN aura lui-même été un test intéressant et il faut en remercier mon collègue MARIANI. Il a permis d’évaluer l’affligeante nullité dans laquelle était tombé le débat politique en France, sans doute en raison de la domination des médias audiovisuels, de leurs images et de leur rythme si peu propice à la réflexion.

Il se peut que l’amendement ait été lancé comme un signal politique ciblé. La présence des tests ADN dans le corps du texte initial aurait moins attiré l’attention et sans doute moins suscité la polémique. Il se peut que l’emploi du mot « détail » par le Premier Ministre soit un clin d’œil dirigé vers un certain public, et, dans ce cas, on ne peut que le déplorer. C’est un fait en tout cas que le mot « dégueulasse » employé par un ministre à propos des tests ADN est à la fois inapproprié au sujet, insultant pour les démocraties qui les utilisent, et tout à fait indigne des fonctions de l’auteur.

Mais à travers ces mots on peut saisir l’effondrement de la pensée politique : à propos de l’usage de la technique scientifique que l’on utilise déjà, et heureusement, sur le plan judiciaire, pour découvrir les coupables, et sans doute aussi bientôt pour éviter de les confondre avec les policiers qui mènent l’enquête et qui laissent aussi des traces, on a recours à une forme de pensée magique : on ne doit pas « toucher » à cela dit-on. Chacun apprécie cette peur de la contamination propre à la pensée magique pour laquelle le tabou passe de proche en proche entre les mots en leur transmettant une mystérieuse force positive ou négative. De la même façon, le mot « détail » n’est plus ce qu’il signifie, un élément sans importance, mais le mot employé un jour par un auteur maudit et qui est désormais devenu tabou. Que le mot ait été employé de manière contestable dans le contexte d’un des plus grands drames de l’Humanité, et qu’il vise aujourd’hui, une pratique qui, en soit, n’a rien de scandaleux, constitue une différence fondamentale que la police de la pensée nie contre tout bon sens. Entre la traque menée par certains et l’empressement stupide des autres à contraindre le langage et la pensée, l’esprit et la raison n’en sortent pas grandis.

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